Ellipsis - Comastory

Sorti le: 29/01/2003

Par Djul

Label: Adipocere Records

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Ellipsis est un groupe bien de chez nous, au CV très conséquent : première démo en 1995, puis nouveaux essais en 1999 et 2001, ainsi qu’une bonne expérience scénique sur notre territoire. Ils reviennent aujourd’hui avec Comastory, un album concept sur fond de «psycho metal prog symphonique».

Une telle définition est à vrai dire trompeuse car les trois derniers adjectifs pourraient faire croire à un énième clone de Dream Theater et autres Symphony X. Or il n’en est rien. En effet, à l’écoute de ces soixante dix minutes, on s’aperçoit qu’Ellipsis a une démarche bien plus proche de celle de Faith No More ou Waltari (influences explicitement revendiquées), sans pour autant renier les deux standards du métal progressif précités. L’intention du groupe est donc, sur une base assez éprouvée, d’apporter de nouveaux éléments et ce, en général, titre par titre, d’où un sentiment de grande diversité à l’écoute du disque. Le chant d’Emmanuelson, très maîtrisé et professionnel, est réellement frappant, naviguant entre du Mike Patton (tendance câline et brutale) et des intonations à la Bruce Dickinson ou à la Geoff Tate ! Voilà qui est flatteur, mais ce n’est pas volé, cet atout étant un très bon moyen pour distinguer le groupe de la masse. Musicalement, le groupe est homogène, très focalisé sur l’écriture et des rythmiques solides. Les titres sont en revanche très disparates: heavy prog classique (« Coma »), Pain of Salvation façon jazzy (« Fortuna Madrigal »), ou Fantomas tendance death (« Evil »). Quelques titres émergent d’ailleurs du lot, comme le doublé « Mechanic Ellipse » et « Bio Dream Generation ».

Ellipsis fait donc preuve d’une réelle diversité des influences, mais le tout reste suffisamment cohérent, notamment grâce à la voix et à un groupe qui, au mépris de la démonstration technique, préfère servir des riffs mid-tempo efficaces. C’est donc un album convaincant et solide, qui aurait cependant pu bénéficier d’une production un peu plus à la hauteur de l’ambition des compositions : un son plus profond, et des claviers plus à l’honneur par exemple auraient ainsi souligné les qualités du groupe. Manquent également à Ellipsis un soupçon de groove (certains morceaux sont un peu pachydermiques) et surtout de personnalité supplémentaire pour digérer des influences encore marquées. Pour vous faire une meilleure idée de cet album, un extrait complet, « Invisible », est proposé à l’écoute.