Camel - A Nod and a Wink...

Sorti le: 04/11/2002

Par Djul

Label: Camel Prod.

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C’est confirmé : Camel est bel et bien de retour sur le long terme. Après le magnifique Harbour of Tears en 1996, suivi de Rajaz en 1999 et de deux albums live, Andy Latimer revient avec un nouvel essai studio. Ce disque est l’occasion pour ses compères (en premier lieu son compagnon de toujours Colin Bass, à la… basse bien entendu !) et lui de fêter 30 ans au service du progressif, auquel Latimer a offert quelques-unes de ses plus belles pages : Mirage et le concept The snow Goose, puis vers la fin des années 70, en réussissant son passage vers une nouvelle décennie, avec Raindances et Breathless.

Après plusieurs écoutes de ce A Nod and a Wink, on retient avant tout que Camel s’éloigne un peu de ses inspirations celtiques, comme sur  » Harbour of tears « , pour revenir à une musique finalement très proche de ce qu’il proposait il y a vingt-cinq ans, par certains aspects naïve, sereine, presque contemplative et très portée sur des mélodies simples mais très accrocheuses. Mais, au-delà de l’emphase, Camel sait garder un minimum de dynamique et, c’est là aussi une constante, arriver à évoquer la mélancolie, parfois au sein d’un même titre.
L’album s’ouvre sur le morceau titre qui évolue imperceptiblement de la douceur vers l’amer. C’est tout le talent de Latimer que de savoir jouer sur une note, ajouter un clavier ou une flûte pour changer toute l’atmosphère d’un titre. Il en est de même pour un des sommets de A Nod…,  » Simple Pleasures « , dont l’introduction lascive est bousculée par la rythmique de Terry Carleton (à la batterie, relayé par Denis Clement) et Colin Bass et orné des solos limpides et cristallins qui continuent de faire la légende de Latimer. L’aspect paisible de Camel est ressort avec  » A Boy’s life  » et son break faramineux, qui s’enchaîne avec un pont splendide sur lequel Guy Leblanc place parfaitement ses claviers et Latimer se fend d’un solo à la Hackett.  » Fox Hill « , sorte de fable, est sans doute le titre faible de l’album : la musique sonne parfois  » gentiment  » ! Les trois derniers titres sont plus tristes,  » The Miller’s Tale  » et sa guitare acoustique que l’on croirait tout droit sortie de  » A trick of the tail  » (Genesis), et l’instrumental  » Squilegy Fair « . Sur  » For today « , la prestation vocale d’Andy est magnifique, et son timbre, profond, se rapproche avec l’âge, d’un Peter Hammill. Le tout est complété par un solo assez gilmourien !

Jamais démonstratives, toujours pertinentes et surtout émouvantes, les compositions de Latimer illustrent le pouvoir d’une simple mélodie. Reste alors à adhérer au postulat de base nécessaire pour apprécier Camel :
se projeter  » quelques  » années en arrière… et découvrir des morceaux intemporels.