Fish - Fellini Days

Sorti le: 01/10/2002

Par Djul

Label: Chocolate Frogs

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Depuis 1997, Fish est sur la voie de la rédemption auprès des critiques et de son public, et Fellini Days enfonce le clou. Cette grande armoire, souvent comparée à Peter Gabriel (avec raison, surtout sur les premiers albums de Marillion), quitta le groupe qui l’avait fait connaître au plus haut de sa carrière, pour se lancer dans un parcours solo qui débuta en fanfare en 1990 avec Vigil In A Wilderness Of Mirrors, truffé d’invités et d’arrangements.
La suite est moins glorieuse, avec un vrai passage à vide artistique, une mise à la porte par sa maison de disques (EMI) et, semble-t-il, une remise en cause personnelle à la clé.
Puis vint, en 1997, l’excellent Sunset On Empires où l’homme providentiel s’avéra être… Steven Wilson (nous ne le faisons pas exprès, ce type a du talent !) qui lui composa un album plus rock et sombre. Suivit Raingods With Zippos, moins compact, avec des morceaux allant de la ballade à la reprise Nine Inch Nailsienne (« Faithealer »).

Depuis, plus rien, jusqu’à ce Fellini Days construit autour du célébrissime réalisateur italien et prétexte pour parler de lui, mais qui montre un poisson qui nage encore bien ! S’il est moins percutant que son prédécesseur, cet album est – autant casser le suspens tout de suite – de qualité, quasiment de bout en bout, à commencer par un « 3D » émouvant, pleins d’arrangements et de chœurs féminins, d’arpèges de piano et de guitares, ou « Our Smile », avec ses orchestrations et son fond d’opéra, insérés dans un morceau typiquement rock : une réelle inventivité. Souvent, la section rythmique balance un petit groove très bien senti, et on retrouve encore ces fameux arrangements sur les mélodies et les voix : Fish adore doubler sa voix par un autre chanteur en arrière plan ou une mélodie déclinée à la guitare, au piano ou aux claviers.
Sur le dernier titre, la rythmique de départ, totalement électronique, accompagne la dernière complainte de Fish soutenue par toutes les strates d’instruments et de voix possibles et imaginables sur le refrain, pour un résultat… spatial ! Les morceaux plus calmes sont moins indispensables, (« Ticky 4 »), mais contiennent toujours une petite mélodie ou sonorité qui vous feront tendre l’oreille. Fish sait aussi se faire émouvant, comme sur « Wonderous Stories », où l’on retrouve cette voix cajoleuse, appuyée par des chœurs féminins et ces textes un peu naïfs mais toujours très vrais. Quant à la production, elle est très convenable, n’était ce côté un peu synthétique. Mais elle permet à ces fameux arrangements d’être audibles et fait de Fellini Days, malgré sa linéarité qui n’en fait pas le meilleur point d’entrée à la carrière du chanteur, un disque aux nombreux niveaux d’écoute.