Moonlight Circus - Outskirts Of Reality

Sorti le: 01/10/2002

Par Djul

Label: Elevate Records

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Ce groupe italien n’est pas composé d’inconnus. En effet, Paolo et Alberto furent les fondateurs de feu Black Jester, groupe de qualité qui avait déjà trois albums à son actif, dont The Divine Comedy, remarqué à sa sortie en 1997. Après le départ de son chanteur, Moonlight Circus fut créé, pour continuer l’aventure metal progressif dans une voie peut-être plus heavy qu’auparavant. Les atmosphères ne sont pas négligées dans de très longues compositions à tiroirs, et les idées ne manquent pas. Autre particularité : un penchant pour le symphonisme « rhapsodien », heureusement plus ornemental qu’obsessionnel, Moonlight Circus évitant ainsi de s’échouer totalement et lamentablement sur les récifs du metal symphonique comme trop de ses compatriotes amoureux du clavecin.

Pour ce qui est des instrumentistes, certains sons de synthés de Daniele sont très travaillés et assez originaux par rapport aux clichés du genre (« Nightfall » et « Silver Surfer », une ode au héros Marvel ?), Par ailleurs, son jeu, en nappe ou en solo, s’avère être un atout non négligeable. Côté guitares, les solos de Paolo ne versent pas toujours dans la descente de manche et la section rythmique est convaincante sur les titres rapides. Enfin, le bassiste s’en sort bien sur les passages calmes avec des notes bien profondes. Quant au chanteur Alessandro (timbre grave), il a un goût prononcé pour les refrains à la Dickinson, les couplets à la Tate, avec un léger ton maniéré à la Mike Baker de Shadow Gallery (sur « The Prophecy » ou « Outskirts Of Reality »). Musicalement, on navigue entre du Maiden / Dio aménagé « prog metal transalpin », avec une petite touche Queensrÿche quand le groupe passe en tempo moyen avec des passages plus aventureux au sens instrumental ou progressif (belles idées et chœurs sur « Whirls Of The Past », ballade épique avec « Falling Star »). La production, équilibrée, n’impose pas de gros son. Les claviers, les guitares et le chant sont simplement mis en relief, comme le veut la tradition du metal prog, mais sans aucun plus.

Tant de qualités pour un seul album ? Revers de la fortune, quelques manques apparaissent hélas : un peu trop besogneux, pas vraiment original, ce disque requièrerait plus de dynamique et de renouvellement malgré une réelle envie de bien faire, et Moonlight Circus s’approche de la première division sans jamais l’atteindre. L’avenir pourrait cependant avoir raison de ces reproches, surtout si le groupe arrive à s’extirper des carcans qui enserrent Outskirts Of Reality !