Cafeine - Nouveaux Mondes

Sorti le: 01/10/2002

Par Djul

Label: Musea

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Depuis la sortie du premier album La Citadelle, sorti il y a quelques années déjà, nous n’avions plus entendu parler de Caféine, considéré alors comme le véritables successeur d’Ange et de Galaad. Après ce silence-radio, le groupe est revenu sur les devants de la scène avec Nouveaux Mondes (avant une excellente apparition sur Kalevala).

La première chose qui frappe est la grande cohésion musicale du groupe : tout est pensé, très structuré, de telle sorte que la musique jaillit de manière fluide et naturelle. On retient la rythmique efficace d’un batteur fin et, hors la caisse claire parfois en retrait (« Hubble »), bien servi par la production, aidé d’un bassiste très au point lorsqu’il s’agit de donner de la profondeur aux morceaux. Ajoutons aussi un guitariste et un claviériste complémentaires et aux solos très mélodiques – belle osmose sur « L’Or des Indes », splendide début de « My Only Quest » malgré un son de guitare un rien étriqué.
Chaque morceau bénéficie de superbes ornements instrumentaux, d’arrangements précieux à la guitare ou au clavier où chaque intervention des chanteurs ou des riffs est ponctuée d’entrelacements mélodiques.
Le chant est d’ailleurs assuré par de nombreux intervenants dont Christian Descamps, Pierre-Yves Theurillat (Galaad), les deux chanteurs de Minimum Vital (autre groupe « star » du prog’francais), et enfin surprise, Julie Vander, la fille du leader-batteur de l’ énorme Magma : bref, que du beau monde ! Les mélodies sont d’ailleurs très bien trouvées et les textes mémorisables puisque chantés dans notre langue, malgré quelques interventions qui pourront faire tiquer les allergiques au chant en Français, comme sur « Don Juan ».
Bref, on rentre très vite dans cet hommage aux explorateurs de nouveaux continents, aux conquérants – de territoires…comme de femmes ! – et aux bâtisseurs qui ont émaillés l’Histoire, d’Alexandre au télescope-satellite Hubble.

Au final, on est ravi de voir Caféine en si bonne forme, portant haut les couleurs du progressif, celui de toutes les nations et non simplement le modeste pavillon français. On reprochera cependant un attachement trop marqué à l’orthodoxie progressive, occultant les originalités et les vraies surprises qui dès lors manquent un peu : on se serait laissé tenter par plus d’incursions dans la modernité. Ce disque reste cependant une excellente réalisation de progressif « médiéval » et poétique.