Spiral Architect - A Sceptic's Universe

Sorti le: 01/10/2002

Par Fanny Layani

Label: Sensory Records

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Spiral Architect fait partie de cette cour très fermée et peu accessible mais ô combien riche, des groupes que l’on croirait sous contrat avec tous les fabricants d’aspirine de la planète. Dans la droite lignée des parrains du genre que peuvent être Cynic ou Watchtower, ce quintette norvégien ne laisse aucune tâche inachevée, et on pourrait sans peine les ranger aux côtés d’Aghora, à la tête du renouveau d’un metal intelligent et ultra-technique.

Hermétique, Spiral Architect l’est incontestablement, et si vous cherchez à « convertir » quelqu’un aux joies de votre « musique de bruit » (copyright le rédac’chef), ce n’est peut-être pas le groupe idéal pour entamer la « cure ». Mais une fois rentré dans ce disque, ce qui ne se fait pas nécessairement dès la première écoute, quel plaisir ! On retrouve avec délice cette basse très en avant, clinquante et ronflante à souhait, ces parties de batterie déstructurées et désarticulées, ces guitares rythmiques grasses et si caractéristiques, et ces solos au son aigre qui avaient fait les beaux jours de Cynic (l’inénarrable Sean Malone passe d’ailleurs la tête sur « Occam’s Razor », court instrumental).
Le chant qui se pose sur cette base musicale si typée ne l’est pas moins : des lignes vocales arides et peu mélodiques, obstinément et invariablement aiguës, sans pour autant sonner de manière datée contrairement à Watchtower qui, sur ce plan-là, vieillit plutôt mal. Les paroles sont pour le moins obscures, très métaphoriques et parfois même en latin quand le besoin s’en fait sentir (« Excessit », « Insect »).

En attendant les prochaines livraisons des Malone, Reinert et autres Jarzombek, Spiral Architect – tout comme Aghora – constitue plus qu’un simple ersatz ! Enfin de la musique vraiment complexe et réfléchie, qui a de plus le potentiel de ne pas rester cantonnée au petit cercle traditionnel du metal, tant elle tire vers la fusion ou le jazz rock, du moins dans sa philosophie. Il ne reste plus qu’à espérer que ce qui s’annonce comme le retour éventuel d’un style qui possède tant de réserves en matière de créativité et d’invention, ne s’arrête pas en si bon chemin.