Deus Ex Machina - Cinque

Sorti le: 04/09/2002

Par Djul

Label: Cuneiform Records / Orkhestra

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Que dire de Deus Ex Machina, sinon qu’il s’agit de l’un des groupes les plus singuliers et talentueux que le progressif a engendré depuis dix ans ? Deus propose une musique mêlant jazz rock, prog crimsonien et envolées lyriques et grandiloquentes grâce à Alberto, chanteur au registre très large, qui joue plus qu’il ne chante et ne s’exprime qu’en Latin et Italien, sa langue natale.

Après cette description, le lecteur me dira de ne plus en jeter. Mais Deus est aussi un groupe incroyablement doué sachant trouver l’équilibre entre passages calmes et planants et moments d’une intensité rare. Attention : au cours de ces derniers, claques monstrueuses fréquentes tant le niveau technique est élevé. En premier lieu, Magrino, le guitariste, proprement stupéfiant dans ses arpèges complexes à la Fripp 72-74, avec un groove qui atteste que le bonhomme sait aussi ce que soul et funk veulent dire. Sur ce dernier point, notons la rythmique impeccable du groupe, notamment Claudio, un batteur à la frappe sèche façon Bruford, lui empruntant également sa justesse dans les passages les plus calmes. Bref, Deus joue dans la cour des grands, et ce n’est pas un hasard : les membres du groupe évoluent ensemble depuis presque vingt ans et surtout s’exercent en live, ce qui n’est pas donné à tous les groupes de prog. Pour vous donner une idée, Deus est le seul groupe que j’ai pu voir retranscrivant en studio toute la puissance, mais aussi l’émotion qu’il dégage en live.

Qu’en est-il de ce  » Cinque « , qui est de fait leur cinquième opus ? Deus reste fidèle à lui même, en continuant à nous emmener sur des montagnes russes, en particulier sur  » Uomo Del Futuro « , morceau enlevé au riff tellurique suivi d’un break magnifique (pas loin d’un Porcupine Tree) développé sur quatre minutes !  » Convolutus « , l’entrée en matière, synthétise bien tous les atouts des italiens et donne au mot  » progression  » tout son sens : chaque seconde coule de source. Le groupe s’autorise de petits interludes acoustiques, comme la mélodie mélancolique aux accents brésiliens,  » Olim sol Rogavit Terrami « , ou  » Luce « , où le blues rencontre de façon pertinente des cordes, assurées par des invités. Et il y a enfin ce groove démoniaque comme sur  » Il piensero che porta alle cose importanti « , nerveux, et bourré de sons tous plus psychés les uns que les autres grâce au claviériste Fabrizio féru de matériel vintage.

Oui, je n’en jette plus : découvrez Deux Ex Machina et, avec, de nouveaux horizons.