Daniel Gauthier - Above The Storm

Sorti le: 16/11/2005

Par Julien Damotte

Label: Autoproduction

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Above The Storm, suite de En Ce Jour Et Pour Toujours, premier album passé quasi inaperçu, est encore une fois le fruit de l’imagination et du talent du multi instrumentiste canadien Daniel Gauthier.

Ce Mike Oldfield québécois réussit à plonger l’auditeur dans un univers extrêmement personnel et particulier dès les premières notes d’« Above The Storm ». Une guitare acoustique limpide et habilement mêlée à des nappes de claviers cosmiques, un chant cristallin (souvent doublé d’un contrechant) et une basse lourde et mélodique : voici les ingrédients qui constituent la patte de Daniel Gauthier.
Tant dans le style et les sons que dans les paroles, cet enfant naturel de Yes (qui a d’ailleurs joué dans un groupe de reprises de Yes nommé Parallel) et Pink Floyd transporte l’auditeur dans les années soixante-dix, sans jamais sombrer dans le plagiat. A travers huit compositions de rock progressif et atmosphérique, Daniel parvient à créer son propre univers, aidé en cela par une production particulièrement soignée, qui met en valeur les heures passées à composer et enregistrer ce projet qui lui tenait tant à cœur. Les passages instrumentaux sont très réussis, à l’image de la fin magistrale de « Evening Of A New Romance », des subtilités rythmiques de « Empty Space » ou de l’instrumental « Quartet Solo », l’une des pièces maîtresses de l’album.
Quant à la basse, instrument de prédilection de Gauthier, elle est toujours très présente (peut-être un peu trop) et constitue le véritable fil conducteur du disque.

Cette homogénéité sonore qui caractérise le style de Daniel Gauthier pourrait toutefois ennuyer l’auditeur pour lequel expérimentation rime avec variation. En effet, si les thèmes évoluent au sein des morceaux, les sons des instruments et la façon de chanter de Daniel ne bougent pas d’un poil tout au long de ce disque. Et si le style lui-même est très riche, il peut vite devenir lassant, voire soporifique, pour les néophytes.

Plusieurs écoutes seront vraisemblablement nécessaires pour apprécier le travail du Québécois à sa juste valeur. Le dernier titre de l’album long de 18 minutes, « Cross The Bridge », nécessite à lui seul quelques écoutes avant l’absorption et la compréhension de l’évolution des thèmes. Véritable chef d’œuvre progressif, ce morceau ambitieux est, comme son nom l’indique, un « pont » à traverser, le seul obstacle – ou au contraire le seul moyen – pour accéder à l’univers personnel de Daniel Gauthier.

Above The Storm restera tout de même une oeuvre de rock progressif très aboutie, qui pourrait occuper une place de choix dans une discothèque, entre Pink Floyd, Yes ou Marillion.