James Mac Gaw - La fin des temples

Sorti le: 10/12/2020

Par Jean-Philippe Haas

Label: Soleil Zeuhl

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Durant les deux dernières décennies, les albums de Magma ont indéniablement étés marqués par la basse de Philippe Bussonnet et la guitare de James Mac Gaw. Tandis que le premier a été récemment « remercié » (comme d’autres membres du groupe) par Christian Vander, le second est parti quelques années avant, suite à un cancer contre lequel il se bat toujours aujourd’hui. Alors qu’il jouait avec Magma, il a composé une pièce nommée La fin des temples, un hommage au groupe et à son créateur.

En 2019, Mac Gaw réunit une brochette de musiciens pour enfin enregistrer sa création. Diminué par la maladie, il tient en studio le rôle d’arrangeur et de chef d’orchestre. Il délègue son propre instrument à Louis Godart et fait notamment appel à deux ex-One Shot, le batteur Daniel Jeand’heur et Bruno Ruder (aux claviers, avec qui il a aussi joué dans Magma). La fin des temples débute sur « Le monde des machines », une longue et inquiétante introduction, minimaliste, orageuse, sorte de cauchemar industriel. Au terme de ce funeste préambule apparaît une œuvre qui possède toutes les caractéristiques d’une composition de Magma du vingt-et-unième siècle, à tel point que l’illusion est quasi parfaite, jusqu’à la frappe du maître, l’utilisation du marimba et celle du Fender Rhodes. Seuls le chant et les chœurs se démarquent, bien que largement à la hauteur de leurs homologues. La voix de Sébastien Rocquefelte, versatile et parfois rocailleuse, s’adapte parfaitement aux exigences multiples des différents mouvements. Comme toute saga magmaïenne qui se respecte, celle-ci alterne les parties sombres, sous tension (« Chaos par le vide ») et des passages mélodiques apaisants (« Les boussoles des mille dimensions ») ou étrangement éthérés (« Introït », « Ouverture »), avec force emphase et scansions kobaïennes.

Ce court album s’adresse évidemment à tout amateur de la bande à Vander. Malgré sa brièveté, il s’avère varié et plein de rebondissements, ce qui manque peut-être au petit dernier de chez Magma.