Jon Anderson - 1000 Hands

Sorti le: 13/11/2020

Par Florent Canepa

Label: Bluélan Records

Site: https://www.jonanderson.com/

Retour de la tête chantante de Yes ! Le petit rossignol progressif fait un tour de piste avec le riche 1000 Hands, qui comme son nom l’indique, est touche-à-tout. Des rythmes mi-calypso, mi-gospel radieux de « First Born Leaders », aux rythmiques indiennes de « Ramala » et à la flûte enchanteresse de « Activate », Jon se promène avec son timbre unique dans une forêt d’ambiances qui captivent très vite l’auditeur.

La myriade d’acteurs participant à ce grand festival n’est pas innocente dans la réussite de l’entreprise. Jugeons plutôt de ces autres mille mains qui viennent apporter le souffle à l’ensemble : Ian Anderson, Jean-Luc Ponty, Steve Morse, Rick Wakeman, Steve Howe, Chris Squire (en fait, on a presque tout Yes…), Chick Corea, Carmine Appice, Trevor Rabin ou encore Jerry Goodman ! Et – alléluia – ce gratin progressif et jazz accouche d’une montagne de onze titres lumineux. Parfois mélancolique (« I found myself », « Twice in a lifetime »), parfois sautillant (le reggae « Makes me happy »), Jon nous invite tout simplement à partager ses humeurs avec ses (talentueux) amis. Mais le plus impressionnant est sans doute cet inracontable travail des voix, où chœurs, variations harmoniques s’entremêlent pour créer une rêverie aux accents uniques. Musicalement, même les étonnantes vibrations techno y sonnent juste (« WDMCF ») et même les morceaux plus attendus font mouche (« 1000 Hands »).

On ne savait pas vraiment ce qu’il fallait espérer d’un homme qui a su non seulement briller au sein d’un groupe qui a posé les bases d’un genre mais exploser plus humblement tout le long d’une carrière solo, certes inégale mais toujours pleine de surprises (on se souvient avec émotion des ballades avec Vangelis). 1000 Hands tricote son petit voyage fait de légèreté et de poésie où se croisent avec délectation mélodies pop et accents symphoniques (l’orchestre et les nombreux choristes étant là pour étayer le propos). Encore plus forte que la salve récente du senior Alan Parsons, Jon Anderson nous ravit, nous emporte, nous apporte ce supplément d’âme qui vient balayer la période anxiogène et nous souffler le remède. A prescrire sans modération.