Théo Ceccaldi et Roberto Negro - Montevago

Sorti le: 20/05/2019

Par Jean-Philippe Haas

Label: Brouhaha / Full Rhizome

Site: http://www.theoceccaldi.com

Quelque part sur les hauteurs de Palerme, en Sicile.

«  Bon, aujourd’hui, les gars, va falloir montrer ce que vous pouvez tirer comme sons d’un violon et d’un piano. Et tant qu’à faire composer quelques morceaux. Des questions ? Théo ?
– Euh, Mathieu, ça veut dire qu’on peut utiliser autre chose qu’un archet ?
– Tout est permis. Roberto ?
– Oui, non, c’était un peu la même question que Théo. Je peux faire ce que je veux, du coup, avec mon piano ?
– Tout.
– Faut que ce soit écoutable ? Enfin, je veux dire, j’ai pas spécialement envie de faire de l’avant-garde bruitiste, hein.
– De l’audace, de la fureur, de la douceur ! Il faut transporter l’auditeur, le dérouter sans le dégoûter, le faire frémir, lui faire hérisser les poils sur les bras et les cheveux sur la tête, y compris s’il est chauve.
– On va peut-être quand même commencer par quelque chose de pas trop effrayant, non ? Un ou deux morceaux assez lisibles, juste pour montrer la bonne entente entre le violon et le piano. Et puis là, hop, on balance quelque chose d’un peu plus consistant. Je vois bien une compo inquiétante, avec un piano qui gronde et un violon qui grince, et un crescendo genre terrifiant !
– Ouais, caresser dans le sens du poil, puis enchaîner sur quelque chose de bien barré ! Et mettre quelques petites influences italiennes un peu détournées. On peut chanter, sinon, Mathieu ?
– Si tu veux, Roberto, pourquoi ?
– J’ai écrit quelques lignes sur le drame des migrants. J’ai appelé ça «  Zodiac Poisson  ».
– C’est bon, ça. Il faudrait une musique un peu oppressante du coup.
– Bon sinon, on a une ébauche de techno hardcore à la sauce western, on a appelé ça «  Romeo Rodeo  » et ça savate bien comme il faut, je trouve.
– Tout ça me semble prendre une bonne direction !
– Mais t’as pas peur qu’on se marche un peu dessus, Théo et moi ?
– T’inquiète. Je vais vous concocter un son aux petits oignons. Par contre, vous avez une idée de titre ?
– Euh… Comment ça s’appelle, déjà, ici ? J’aime bien le côté suranné de la déco.
– Le Montevago
Montevago… ça claque bien comme titre !
– Vendu.  »