Spock's Beard + Roine Stolt's The Flower Kings Revisited

18/12/2018

La Machine du Moulin Rouge - Paris

Par Dan Tordjman

Photos: Christian Arnaud

Site du groupe : www.spocksbeard.com

Setlist :

Set-list Spock’s Beard : To Breathe Another Day / Beware Of Darkness / In The Mouth Of Madness / Something Very Strange / Thoughts Part II / She Is Everything / Skeletons At The Feast / One So Wise / Walking On The Wind // Go The Way You go Set-list Roine Stolt’s The Flower Kings Revisited : Last Minute On Earth-What If God Is Alone / The Truth Will Set You Free / There Is More To This World / Stardust We Are

Fort de son dernier excellent album, Spock’s Beard revient conter fleurette avec une version rebootée des Flower Kings pour souffler les vingt-cinq bougies d’InsideOut.

Thomas Waber, le big boss d’InsideOut aime la fête. Et on ne peut que l’en féliciter. Alors quand il s’agit de marquer le coup, c’est au travers d’affiches prestigieuses. Souvenez-vous : pour ses dix ans, il avait organisé une tournée avec le California Guitar Trio, Enchant & Spock’s Beard. Pour célébrer le quart de siècle de son label, Spock’s Beard Mark 3 est de retour dans la ville lumière en compagnie d’une version révisée des Flower Kings. Roine Stolt est toujours le capitaine à bord du navire, accompagné de ses fidèles acolytes : Hasse Fröberg, le toujours aussi prolifique Jonas Reingold et de deux petits nouveaux : Zach Kamins aux claviers, remplaçant l’emblématique Tomas Bodin et Mirkko De Maio (Mind Key) derrière les futs. Et ce soir, les Suédois font dans l’implacable, témoin ce « Last Minute On Earth – What If God Is Alone  ». Hasse Fröberg est au taquet, bougeant dans tous les sens, en mode Rock and Roll attitude. Contrastant ainsi avec Roine Stolt, toujours aussi calme et placide mais toujours aussi précis, pendant que Jonas Reingold fait vrombir sa Rickenbacker. S’ensuit « The Truth Will Set You Free » qui, avouons-le, reste un peu fade sans la présence de Daniel Gildenlöw (présent sur la version studio et à l’époque, sur la tournée Unfold The Future). Qu’à cela ne tienne « There Is More To This World » se charge de remettre tout le monde d’accord avant un final en apothéose, limpide, ayant pour nom « Stardust We Are ». Il a suffi de cinq titres aux Flower Kings pour mettre la barre très haut, notamment par l’entremise de Mirkko De Maio qui a insufflé une puissance non négligeable.

Traversons l’Atlantique. De la Suède, on rejoint donc la Californie et Spock’s Beard débarque sur scène avec « To Breathe Another Day », l’occasion pour le public de la Machine de découvrir le successeur de Jimmy Keegan pour la tournée : Mike Thorne, que certains ont peut-être pu voir avec Saga. Et dès le départ il apparaît clair que Spock’s Beard n’a pas perdu au change, car malgré quelques errances, le Canadien envoie du petit bois derrière sa batterie. Que dire de Ryo Okumoto, toujours aussi déchaîné, n’hésitant pas à prendre la pose de sumo entre deux morceaux. Comme d’habitude, Dave Meros reste scotché à son ampli, mais sait se faire entendre, à défaut de se faire voir sur scène. Ça, c’est plutôt la chasse gardée d’Alan Morse toujours aussi intenable. Quant à Ted Leonard, on eut craint le pire, car de son propre aveu, enrhumé et en proie à des quintes de toux. Et pourtant, le chanteur d’Enchant était en grande forme ce soir. Niveau setlist c’est avec plaisir et surprise que le groupe nous sert « Beware Of Darkness » avant d’enchaîner sur un tonitruant « In The Mouth Of Madness » où Mike Thorne continue de couper du bois. « Thoughts Part II » est toujours un grand moment dans un concert de Spock’s Beard. Il paraît qu’il y avait quelques néophytes dans la salle ce soir. Gageons qu’ils ont été conquis par la mise en place vocale de ce titre, qui constitue à lui seul, un véritable tour de force. C’est donc à point nommé qu’arrive « She Is Everything » émouvant, avec un solo d’Alan Morse larmoyant au possible. Deux titres de Noise Floor sont interprétés ce soir et c’est « One So Wise » que le groupe a choisi. Et ça fait mouche, notamment le final du morceau rappelant les glorieuses et harmonisées heures de Queen.

La dernière banderille n’a pas réellement de quoi surprendre, mais entendre « Walking On The Wind » en concert est toujours un moment de bonheur. Alors qu’un grand final avec The Flower Kings était prévu et au cours duquel, « Hey Jude » devait être repris, Ted Leonard annonce que pour des raisons de couvre-feu, cette sauterie n’aura pas lieu. C’est « Go The Way You Go » qui fera office de rappel, au grand dam du groupe et surtout de l’auditoire. Mais Spock’s Beard est vite descendu de scène pour une séance photo et dédicace. Même si la fête d’anniversaire fut quelque peu gâchée par cette triste histoire de couvre-feu, on a passé une très bonne soirée à la Machine du Moulin Rouge. Revenez vite, messieurs. On en redemande et encore une fois, joyeux anniversaire InsideOut !