Riverside + Mechanism

12/11/2018

La Machine du Moulin Rouge - Paris

Par Dan Tordjman

Photos: Christian Arnaud

Site du groupe : https://riversideband.pl

Setlist :

Riverside : Acid Rain / Vale Of Tears / Reality Dream / Lament / Out Of Myself / Second Life Syndrome pt. 1 / Left Out / Guardian Angel / Lost (Why Should I Be Frightened By A Hat ?) / The Struggle For Survival / Forgotten Land / Loose Heart / Wasteland / Rappel : The Night Before / 02 Panic Room / River Down Below

Un an et demi après la tournée Towards The Blue Horizons, Riverside revient avec, sous le bras, son nouvel album Wasteland. L’occasion d’écrire un nouveau chapitre dans l’histoire des Polonais …

Il y a un début à toutes les histoires d’amour. Il y a douze ans de cela, le 28 avril 2006, plus précisément, l’auteur de ces lignes voyait Riverside débarquer pour la première fois à Paris afin de promouvoir Second Life Syndrome. Ironie du sort, douze ans et neuf concerts après, Mariusz Duda et sa bande reviennent sur les lieux de leur premier méfait artistique commis dans la Ville Lumière pour présenter Wasteland. C’est, toutefois à leurs compatriotes de Mechanism que revient l’honneur de chauffer la Machine. Et il faut bien reconnaître quelques qualités au groupe de Gdańsk, notamment un son massif, quelques riffs de guitare bien sentis et un chanteur intéressant en la personne de Rafał Stefanowski. Toutefois, musicalement on a cherché l’originalité et l’intérêt de cette formation qui, elle, ne s’est pas posée de questions et a quitté la scène avec un relatif capital sympathie.

Il est appréciable de se rendre à un concert en n’ayant que peu de temps de change à subir entre deux groupes. Sont-ce là les vertus d’une supposée rigueur polonaise ? Allez savoir. Quoi qu’il en soit, Riverside investit prestement la scène de la Machine avec « Acid Rain » puis « Vale Of Tears ». Immédiatement, on est abasourdi par le jeu de lumière de haute qualité mis en place sur scène. En revanche, on est moins surpris de voir un Mariusz Duda (pourtant malade) gesticuler dans tous les sens, arpentant l’espace alloué en long, en large et en travers. L’éminence grise du groupe donne régulièrement la réplique à Piotr Kozieradzki et surtout au futur papa Michal Lapaj, déchaîné derrière ses claviers. Quant à Maciej Meller qui est donc le guitariste des tournées, son jeu tout en retenue fait mouche, mais justice ne lui est hélas pas rendue, en raison d’un mix qui aurait mérité un petit coup de pouce sur la console.

Quoi qu’il en soit, Riverside a décidé de charmer son public ce soir. Comme dit plus haut, la volonté de démarrer un nouveau chapitre est claire, manifeste. Après un petit laïus de Mariusz Duda à ce sujet, le bassiste ne pouvait pas continuer sans rendre hommage à feu Piotr Grudzinski. L’instant recueillement fini, c’est une setlist best of qui est servie. Premier pic émotionnel, « Second Life Syndrome » dont la première partie est jouée ce soir. Et les émotions seront présentes tout au long du set : « Guardian Angel » pour lequel le duo Duda/Lapaj se charge de l’interprétation, est un autre exemple, le chanteur ayant troqué sa basse pour une guitare folk. Plus inattendu, « Forgotten Land » a bien réussi son effet de surprise. Toutefois, « Loose Heart » a ravi les fans de la première heure, heureux de voir trois titres d’Out Of Myself ressortis du placard. Mine de rien, le concert avance et la quasi-totalité de Wasteland (seul « The Day After » est manquante) est jouée ce soir. Mention spéciale au tellurique « The Struggle For Survival » sur lequel, le public est mis à contribution, ainsi qu’au morceau titre qui se charge d’achever l’auditoire.

Dernier haut pic d’émotion ressenti avec « The Night Before », proposé une nouvelle fois en duo piano/chant au public avant de s’exciter, a priori une dernière fois, sur « 02 Panic Room ». Mais c’était sans compter sur la générosité des Polonais qui finissent leur set sur « River Down Below » pour lequel, le roadie de Riverside prit la basse, Mariusz Duda ayant une nouvelle fois la guitare acoustique en bandoulière.

Pas de « Conceiving You », donc, ni de « The Depth Of Self Delusion » , au grand dam de certains. Fallait-il y voir une crainte de voir le passé resurgir ? Difficile à dire. Certains penseront qu’il s’agit d’une volonté de Riverside d’aller de l’avant et, comme Mariusz Duda l’a dit, de clore un nouveau chapitre, ce soir à la Machine et d’en démarrer un autre. Non sans oublier le passé, là même où la romance a débuté il y a douze ans.

Et non sans jamais oublier Piotr Grudzinski.