VACɅRME - VACɅRME

Sorti le: 03/06/2018

Par Choréo

Label: Les Disques du Festival Permanent

Site: https://www.facebook.com/VACARME-1461795937384334/

VACɅRME, vacarme ? Vraiment ? On est pourtant bien loin du chahut ou du tumulte ! Pour leur premier album, ce trio français (Christelle Lassort au violon, Carla Pallone aux violon/alto et Gaspard Claus au violoncelle) nous propose sept pistes hors du temps. Déjà en 2017, ils avaient marqué les auditeurs lors de La Nuit Blanche à la Philharmonie de Paris en improvisant autour d’une seule note tenue (un la pour les plus curieux) de 20H30 à 6H30 du matin ! Ce procédé sera d’ailleurs le point de départ de l’album, que l’on retrouvera avec « C  ». Les titres sont on ne peut plus abstraits (chacun portant une lettre du mot « vacarme ») et ce n’est pas anodin. C’est bien une volonté des trois jeunes musiciens qui affirment : « On s’est rendu compte que donner des titres empêchait la musique d’exister par elle-même. Il y avait sept titres, comme les sept lettres du mot VACARME; une lettre par titre, et c’était très bien. » (Gaspard Claus lors de leur passage sur France Culture en début d’année).

Malgré ses appellations plutôt conceptuelles et non figuratives, l’album nous offre de véritables panoramas dont certains sont à couper le souffle. L’on passe d’un désert sableux à un jardin brumeux, on entend un train siffler. Une grande plénitude se dégage de ces morceaux. Mais ce n’est que lorsqu’arrive le titanesque « R » que l’on se rend vraiment compte que l’on s’est fait embarquer et que l’on est seul. Tout semble avoir disparu, il ne reste que le vent, l’immensité d’un sommet enneigé et nous. Ce titre marque une vraie pause dans l’album et l’on apprécie grandement ce moment de rencontre avec les éléments.

Finalement personne ne se démarque dans ce trio et c’est tant mieux, il y a une vraie harmonie entre eux qui fait que l’on en oublie presque que la musique est jouée. VACɅRME a bien fait de s’enfermer durant deux jours entier en studio. Durant ces sessions, ils ont improvisé (oui, tous les titres sont des improvisations) et en ont tiré le meilleur. Ils nous offrent ainsi un panel de textures sonores très étendu. On croit entendre des verres de cristal, une balançoire grinçante (« E » un titre qui se démarque par son ambiance angoissante), un oiseau qui gazouille, etc… Un reproche cependant sur la prise de son qui est peut-être un peu trop froide et qui mériterait un peu plus de basse (quoique bien présentes sur « M »). Un autre petit regret par rapport aux transitions qui gagneraient à ‘être un peu plus distendues.

Si vous êtes à la recherche de calme et de sérénité, n’hésitez pas à vous lancer dans l’écoute de cet album qui, il faut l’avouer, est plutôt réussi. On devine beaucoup d’influences du monde de la musique classique (Ravel, Schoenberg, Richter,etc…). Surtout ne partez pas avant la fin car vous rateriez la terrifiante percée sonore qui nous plonge dans une atmosphère sombre et angoissante avant de finir sur un dernier accord réconfortant. Loin du vacarme, il est ici plutôt question de paix et de quiétude.