Ron Thal + Thank you Scientist + Conscience

01/02/2018

Le Petit Bain - Paris

Par Dan Tordjman

Photos: Vincent Le Gallic (http://www.legallic.net)

Site du groupe : http://www.bumblefoot.com    

Setlist :

Little Brother / Abnormal / Real / Glad To Be Here / Guitars Suck / Raygun / Don Pardo Pimpwagon / Spaghetti / Guitars Still Suck / Medley Run To The Hills & Flight Of Icarus (Iron Maiden) / Medley Under Pressure (Queen) & Message In A Bottle (Police) & Goldilox (King’s X) / What I Knew / Turn Around / Pink Panther Theme I Can’t Play The Blues /// Rappel : Don’t Know Who To Pray Anymore

La romance débutée entre la France et Ron Thal il y a plus de vingt ans a vu s’écrire un nouveau chapitre le 20 novembre dernier. Chromatique y était et vous relate cette folle soirée.

Fraîchement nommé Fils d’Apollon, Ron Thal a donc fait étape dans la Ville Lumière sur son périple européen. Sorti il y a maintenant deux ans, son dernier album Little Brother Is Watching fait donc l’objet d’une tournée pour laquelle le guitariste est accompagné de ses compatriotes de Thank You Scientist. Et c’est une assistance pour le moins fournie au Petit Bain qui se charge d’accueillir les franciliens de Conscience. Déjà aperçus en ouverture de Nightwish, Riverside, Fates Warning, Arena ou A.C.T, les Parisiens peinent à démarrer leur set, la faute à un son brouillon qui certes s’améliorera par la suite. Mais en trente-cinq minutes, et grâce aux talents de communication de Mathieu Gerbin, la mayonnaise finit à prendre petit à petit. A noter que le line-up a beaucoup évolué depuis Half-Sick Of Shadows. Seul Mathieu Gerbin est resté et on trouve avec plaisir, aujourd’hui dans les rangs de la formation, deux membres de feu-Time Curve Symmetry (TCS pour les intimes) en l’occurrence, Thomas Jaëglé (guitare, ex-bassiste de TCS) et Matthieu Vallé (claviers, ex-guitariste de TCS, ça va ? Vous suivez ?). Si Conscience a eu du mal à démarrer, la conclusion est d’un tout autre niveau et on a pu apprécier les prouesses de la section rythmique, en particulier de João Pascoal discret mais diabolique d’efficacité. Comme à son habitude, Conscence s’est fait plaisir à inclure dans ses titres quelques reprises bien senties comme celles de « No Limit  » (2 Unlimited), « Beds Are Burning » (Midnight Oil), « Enter Sandman  » (Metallica) pendant l’interprétation du génial « Room For One » avant de finir sur un titre, pour l’heure, inédit « At The Hands Of The Clock » amené à figurer sur le prochain album studio du groupe In The Solace Of Harm’s Way.

Une mise en bouche 100% locale loin d’être fade, donc, avant de se prendre une claque 100 %« Made In America ». Nous étions impatients et pour le moins curieux de découvrir Thank You, Scientist. Et force est de constater qu’une partie du public présent au Petit Bain semble déjà acquis à la cause de la formation originaire du New Jersey, qui possède dans ses rangs une section de cuivres et un violoniste. A n’en pas douter, l’influence de Frank Zappa est à ressortir mais lors des premières vocalises de chant de Salvatore Marrano, ce qui revient souvent dans les esprits c’est : «  Sors de ce corps, … Michael Jackson  ». Vous avez l’idée : une musique riche et complexe sur laquelle l’esprit du King Of Pop se serait greffé, c’est ce qu’il faut pour se mettre le Petit Bain dans la poche. Groove, virtuosité, puissance, tout y est sous la houlette du guitariste Tom Monda … que l’on retrouvera avec Ron Thal plus tard dans la soirée. Opération séduction réussie pour Thank You Scientist qui s’en sort plus que bien et qui n’a pas volé les applaudissements nourris du Petit Bain.

A en croire le nombre de bières ingurgitées nous n’avons pas boudé notre plaisir pendant le set de Thank You Scientist. Jusqu’ici la soirée organisée par Calliope est parfaite. Ajoutez à cela le plaisir de retrouver d’anciens collègues «  Progressiens » comme Julien Monsenego et Julien Damotte, tout est réuni pour finir en beauté avec l’arrivée sur scène de Ron Thal. Armé de sa désormais inséparable guitare double-manche, le New Yorkais attaque avec «  Little Brother Is Watching » extrait de son dernier disque éponyme. Et dès lors, le reste est une déferlante de virtuosité, de génie musical le tout ponctué de quelques moments de franche rigolade. Mais nombreux sont les guitaristes présents dans l’auditoire à ramasser leur mâchoire sur « Real » « Don Pardo Pimpwagon ». Point d’orgue atteint ? Non, il fallait attendre le mythique « Guitars Suck » pour que les branleurs de manche prennent rendez-vous avec les chirurgiens-dentistes. Bref, on a bien rigolé au Petit Bain en ce lundi soir de novembre. On a encore plus rigolé quand le maître de cérémonie de la soirée se lança dans un medley d’Iron Maiden totalement improvisé (à voir l’expression faciale de Tom Monda) au cours duquel il reprit « Run To The Hills  » et « Flight Of Icarus ». Les clins d’œil ne se sont pas arrêtés là : après Conscience qui reprit Sting pendant son set, c’était au tour de « Message In A Bottle » de Police de passer à la moulinette Ron Thal suivi peu après d’« Under Pressure » de Queen et moins attendu « Goldilox » du génial trio King’s X.

Le quart d’heure hommage terminé, c’est avec « What I Knew » que Ron Thal repart pied au plancher, avant d’attaquer la dernière ligne droite avec le classique « I Can’t Play The Blues » et un dernier extrait de Little Brother Is Watching, le dantesque « Don’t Know Who To Pray Anymore  » pendant lequel le guitariste barbu s’autorise une incursion dans l’auditoire du Petit Bain. Mission accomplie pour Ron Thal et Calliope Concerts, qu’il convient de saluer et féliciter sur l’organisation de cette soirée. On en redemande, mais pour ça, il faut venir aux concerts. Alors venez !