Antiloops - Lucid Dream

Antiloops, c’est une basse, une batterie, des claviers, un DJ et …une flûte, celle de Ludivine Issambourg, la meneuse de tout ce beau monde. Les musiciens qui évoluent dans cette configuration peu commune produisent une musique où se mêlent jazz, électro et hip-hop. Electroshock avait été l’acte fondateur en 2015, un album composé principalement par la flûtiste. Lucid Dream est plus collégial, co-écrit par le bassiste Timothée Robert, avec la participation sur quelques titres du claviériste Nicolas Derand, porté davantage sur le jazz (« Castor » et « Titan »). Dichotomie, ce pourrait être le mot qui résume la première impression produite par ces douze pistes. D’un côté, on trouve des morceaux essentiellement instrumentaux, impeccablement rythmés, qui font la part belle aux expérimentations (« Autumn One », « Baobab », « Eza ») où les mesures inhabituelles côtoient le scratch, les samples et les envolées de Ludivine. De l’autre côté, il y a les titres plus consensuels, « grand public », parfois chantés, peut-être destinés à séduire les frileux, où la flûte est beaucoup plus discrète, comme « We Gonna Make It », « Party » ou « Leaf For The Others ». L’agencement des pistes permet heureusement d’effectuer les transitions en douceur, mais cette cohabitation ne devrait pas poser le moindre problème aux ouverts d’esprit qui traînent par ici, habitués à jongler avec les genres. On espère seulement que ce genre un peu bâtard trouvera son public car Lucid Dream est incontestablement un cocktail audacieux qui produit de multiples saveurs ; certaines explosent en bouche, d’autres nécessitent un palais affûté, mais toutes méritent le détour.