John Wesley - A way you’ll never be

Sorti le: 29/09/2016

Par Florent Canepa

Label: InsideOut Music

Site: http://www.john-wesley.com/

Révélé par Porcupine Tree en tant que guitariste de scène, John Wesley n’en est pas à son premier effort solo. Riche d’une discographie pourtant méconnue, l’Américain sait distiller son jeu en mode hard-rock progressif aux limites du blues. Son histoire le place en effet à la confluence de deux univers bien différents. D’une part, le rock chéri des ondes tendance acidulées, via son tandem avec l’ex-White Lion Mike Tramp. D’autre part, ses réguliers croisements avec la galaxie Marillion, branche Fish ou branche Hogarth, en live ou ailleurs.

Il ressort aujourd’hui de ces rencontres quelque chose de finalement assez personnel et point trop alourdi par la redite. Tantôt proche de Porcupine Tree (dès le morceau d’ouverture), lorgnant aussi vers l’esprit grunge (celui d’Alice In Chains), John Wesley intrigue par un chant intéressant et discret tout à la fois, en particulier lorsqu’il s’écoute en tempo medium (« To outrun the light », aux variations intéressantes). La fretless (« Nada »), les voix spatialisées (« Sun.a.rose ») viennent piquer le nerf de compositions pas si mal séquencées. La pochette, comme un hommage nocturne à Wish you were here des Floyd, attire l’œil.

Hélas, difficile de passer sous silence les passages moins captivants : l’interminable final du morceau titre, la production qui fait la part – trop – belle aux hautes fréquences, en particulier sur la caisse claire, la fadeur des paroles. Les soli sont un exercice récurrent intéressant mais dont l’homme ne sort pas toujours vainqueur et l’on préfère souvent la verve et le verbe de ses rythmiques. On ressent finalement à l’écoute l’impression d’assister à des sessions de travail, plus qu’à des vraies réflexions créatives (« The silence in coffee » se balade un peu au milieu de… nulle part). Alors, même si on aime l’individu, sa sincérité et sa pudeur, on a du mal à totalement adhérer. C’est un peu ce qui se dégage lorsqu’on a l’occasion de le voir sur scène, en mode solo. L’application est là, mais le cœur, lui, est ailleurs.