Öz Ürügülü - Forgotten Archives

Sorti le: 27/03/2016

Par Aleksandr Lézy

Label: Autoproduction

Site: http://oezuerueguelue.bandcamp.com/

Si en Turquie Öz Ürügülü veut certainement dire quelque chose, ou pas, en Suisse ce nom de groupe signifie que celui qui va poser son attention sur Forgotten Archives risque de se prendre une bonne grosse claque. Certes, l’écouter quatre ans après sa sortie c’est un peu comme arriver après la bataille mais peu importe ! Ce disque existe, et même de manière confidentielle alors que les archives ont été oubliées, il est impossible de ne pas en parler.

Empreint de metal, de jazz, de sonorités orientales et de plein d’autres choses, Öz Ürügülü joue tout en s’amusant de manière très communicative. On pense tour à tour à Secret Chiefs 3, Panzerballett et Mr Bungle. Ça cartonne et ça « cartoon » avec l’aplomb d’un groupe à deux guitares faisant appel au saxophone avec parcimonie. Presque complètement instrumentale, la musique des Helvètes décoiffe par son sens des mélodies, sa justesse dans le dosage de la technique mais aussi dans la qualité du propos. Les passages « techno » surprennent et défrisent même s’ils ne sont pas du meilleur goût.
Premier et unique album pour le moment, Forgotten Archives a le mérite de mêler délire et sérieux. Musicalement impeccable, c’est aussi le cas de la production simple mais efficace. Produit par le groupe en Suisse, Beny Süess le batteur est l’auteur du mixage et du mastering. Véritable patchwork stylistique à la Naked City, passant par instants du coq à l’âne, le quota abusif n’est pas dépassé.

Forgotten Archives n’est pas un disque très long, même si trois quarts d’heure permettent déjà de bien comprendre la démarche du groupe. Cependant, il donne la sensation de fonctionner comme une carte de visite hétéroclite ne suivant que très peu une ligne directrice. Le morceau « Concerto for Group and Espresso Machine Movement III » est à lui seul une pièce d’anthologie; c’est dans cette direction que l’on aimerait retrouver Öz Ürügülü et qu’il délaisse les incursions électroniques inutiles, si cette entité existe toujours. Croisons les doigts !