Shaolin Death Squad - As You Become Us

Sorti le: 08/11/2015

Par Jean-Philippe Haas

Label: Do For It Records

Site: http://www.shaolindeathsquad.com/

Frustration ! C’est le premier mot qui vient à l’esprit lorsqu’on découvre ce nouveau Shaolin Death Squad, cinq longues années après Five Deadly Venoms. Les Texans ont certes produit entre-temps un album live, reprenant l’intégralité de leur monument Intelligent Design. Il n’empêche, vingt minutes, cinq titres, dont trois seulement sont de vrais inédits, c’est un peu juste, messieurs, pour une attente aussi interminable ! Ainsi, « Race of The Thinkers », s’il ne figure sur aucun des albums du groupe, avait été réalisé à l’occasion d’une compilation du label Do For It Records. Excellent morceau, au demeurant, dans la veine « accessible » du disque qu’il suivait immédiatement. La reprise de « Death On Two Legs » de Queen n’est pas moins réussie bien qu’elle s’éloigne peu de l’originale. Il reste donc le trio « As You Become Us » / « Infamy » / « Tale of The Peacok » pour étancher notre soif de découverte. Et c’est avec bonheur qu’on constate que le titre éponyme affiche des ambitions dignes d’Intelligent Design. Il n’est pas étonnant qu’il ait été mis en avant pour assurer la promotion de l’EP car toutes les facettes de Shaolin Death Squad y sont condensées en moins de cinq minutes : mélodie et violence, refrain lyrique et sombres grognements, breaks et changements de cap à foison… Sleepytime Gorilla Museum et Estradasphere se font toujours sentir, même si le groupe s’est aujourd’hui largement libéré de ses influences et possède définitivement sa propre marque. Le court « Infamy » et « Tale of The Peacock » sont du même tonneau, ménageant la chèvre d’un prog multicolore et le chou d’un metal parfois extrême.

Tout cela est de si haute volée qu’on ressort de As You Become Us avec un sentiment de grande insatisfaction, lié à la brièveté de l’ensemble. Comme si on ne vous servait d’un repas gastronomique qu’un luxueux apéritif et qu’on vous demandait ensuite de vider les lieux… On souhaite ardemment qu’il ne s’agisse là que de l’avant-goût d’un (très) prochain album complet.