Franck Carducci - Torn Apart

Sorti le: 30/03/2015

Par Dan Tordjman

Label: Autoproduction

Site: http://franckcarducci.com/

Il est, sur la planète prog, des personnalités parfois peut-être un peu « déconnectées », ou « perchées », cela dit sans caractère péjoratif et encore moins condescendant. C’est ce qui rend ces âmes attachantes.

Cela n’empêche pas le talent pour autant. C’est d’ailleurs ce qui a incité votre serviteur à se pencher sur ce nouvel album de Franck Carducci, tant il fut intrigué par son prédécesseur, le bien nommé Oddity. Et ça démarre très fort avec le titre éponyme, premier pavé de dix minutes (il y en a trois au total) qui rappelle les glorieuses années de Genesis et Yes. Le rythme effréné et la fin très rock’n’roll façon « Freebird » de Lynyrd Skynyrd complique la tâche pour aller plus loin dans la découverte de ce disque. Alors, Franck calme les choses, proposant avec « Closer To Irreversible » un titre langoureux où l’hammond cher à Deep Purple côtoie la voix distordue, marque de fabrique de Beth Gibbons (Portishead) et la guitare de Steve Hackett, illustre invité du disque.

Une certaine grandiloquence rappelant Queen par endroits, pas forcément déplaisante du coup, est à pointer du doigt sur le court « Artificial Love ». On peut regretter le léger manque de folie sur l’épique « A Brief Tale Of Time », qui démarre parfaitement : ça monte, ça monte, on s’attend à ce que ça monte davantage, que ça explose et finalement ça n’explose pas assez ! Rageant, d’autant que ce point culminant du plaisir auditif tant attendu est atteint avec « Artificial Paradises » ! Pourquoi se priver ?

On soulignera et on saluera également la production chiadée, claire et équilibrée. Pas de batterie « triggée », Franck utilise les vieux pots, ceux dans lesquels on fait les meilleures soupes et il a bien raison.

Torn Apart assied un peu plus Franck Carducci dans la catégorie de ces auteurs-compositeurs à la personnalité forte, haute en couleurs et qui pourtant, sont injustement reconnues. Elles ne peuvent être qu’amenées à gagner davantage de respect et de reconnaissance. La barre est placée haut. Dis, Franck, c’est quand la suite ?