Flaming Row - Mirage - A Portrayal of Figures

Sorti le: 16/03/2015

Par Florent Canepa

Label: Progressive Promotion Records

Site: http://www.flamingrow.de/

Flaming Row, c’est un peu le metal progressif dans toute sa splendeur. Multiples chanteurs, épopées symphoniques, bravoure instrumentale, tous les ingrédients sont là. Né du cerveau du génial (et jeune !) Allemand Martin Schnella, le projet est un peu un l’équivalent outre-Rhin de ce que peut fabriquer avec diligence un Arjen Lucassen (aussi présent ici d’ailleurs, le temps d’un solo).

Les inspirations diverses dans un canevas connu se font sentir à chaque détour et ce dès le colossal premier titre qui mélange énormément de choses, des accents jazz au celtique (un peu présent sur l’album, à noter pour les allergiques…) jusqu’à des soupçons puis tonalités beaucoup plus metal. La myriade de voix entonnant en chœur les ramifications conceptuelles et les dialogues renforcent bien entendu l’approche opératique de l’œuvre. Dans ce dédale musical, on croise aussi bien les spectres de Queensrÿche, Shadow Gallery, ou même Malmsteen et Within Temptation quand l’ensemble se veut plus flatteur au niveau des rythmiques.

Ce qu’il y a également de remarquable dans l’assemblage, c’est la qualité et la quantité des intervenants qui feront ronronner tout amateur de metal progressif : éminents membres de Spock’s Beard, Shadow Gallery, Pain of Salvation, Neal Morse Band, Haken se bousculent au portillon de ce portrait de toute une génération. Mais plutôt que servir la soupe (comme on pourrait s’y attendre dans ce type de projet pharaonique), ils brouillent les enjeux et dressent une table flatteuse qui rend honneur à tout un genre allant jusqu’à élaborer des choses plus étonnantes (le groovy et dingue « Journey To The Afterlife » avec une surprise en forme de Mario Bros) pour rompre avec des passages glorieux peut-être plus attendus («  Aim L45  », bien construit mais un peu trop moelleux, « Alcatraz », un peu rétro et moins marquant mélodiquement).

On pense souvent à Ayreon évidemment (« Burning Sky », rentre-dedans mais super symphonique avec roulements de claviers stellaires) mais cela faisait un moment que l’on n’avait pas donné à la notion d’hymne une telle force. Cette générosité est en outre dispensée sur pas moins de quatre-vingt minutes. Sorti l’année dernière, Flaming Row était passé entre les mailles de notre filet progressif mais l’erreur est aujourd’hui réparée !