Andromeda

30/12/2013

Divan du Monde - Paris

Par Dan Tordjman

Photos: Stéphan Birlouez

Site du groupe : www.andromedaonline.com

Setlist :

The Words Unspoken / Mirages / In The Deepest Of Waters / Survival Of The Richest / Chameleon Carnival / Iskenderun / Antidote / Slaves Of The Plethora Season / Preemptive Strike / Lies R Us / My Star / Inner Circle // Rappel : Periscope

Andromeda était de retour à Paris pour la sortie de son dernier album Manifest Tyranny. Les Starshooters Supreme, dont le dernier passage dans l’Hexagone remonte à 2006, ont montré à quel point la France leur manquait. À leur manière : en donnant un concert parfait de bout en bout.

L’histoire dira si Andromeda a réellement manqué à la France. Sept ans après leur deux concerts au Raismesfest et au Nouveau Casino, la bande à Johan Reinholdz a su se faire appeler « Désiré » par un public injustement confidentiel en regard du talent affiché. Alors certes leurs deux dernières livraisons The Immunity Zone et Manifest Tyranny sont en deçà de ce que le groupe de Malmö a pu nous servir par le passé. Le Divan du Monde n’est pas plein ce soir et après avoir pris connaissance du prix des places, c’est juste inadmissible ! Le Français, et plus particulièrement le parisien, a toujours montré sa réticence (parfois légitime) face à des tarifs injustifiés et exagérés. Mais quand on lui propose trois groupes dont Andromeda pour dix-huit euros, le fan a l’obligation de se sortir les doigts et de se déplacer !

Avant de pouvoir se réjouir de voir Andromeda, c’est à Until Rain que revient l’honneur d’ouvrir la soirée. Cette formation grecque n’en est pas à son premier album et parvient à proposer un set très surprenant (positivement parlant, bien sur). N’allez pas imaginer que ce groupe est révolutionnaire mais ce qu’il propose, il le fait bien, servi par un son clair et plus que correct. Le chanteur Yannis Papadopoulos parvient à établir le contact avec le public bien que les yeux soient souvent rivés sur l’atout charme d’Until Rain, la chanteuse Vickis… Manque de bol messieurs, c’est la compagne de Yannis. Vous repasserez. Quoi qu’il en soit en une petite quarantaine de minutes, avec en guise de fin l’épique « Anthems To The Creation » Until Rain recueille bon nombre de suffrages positifs et une chronique de leur dernier album sera bientôt disponible dans ces colonnes.

La soirée a très bien commencé, mais elle va baisser en qualité avec Damnation Angels. Aux premières secondes, on s’est demandé si ce groupe originaire de Doncaster en Angleterre était composé de clones. Jugez plutôt : le très bon chanteur PelleK a des faux airs et le teint de Tore Østby (Ark), le guitariste John Graney doit être fan de Chad Kroeger (Nickelback). Quant au bassiste Stephen Averill, deux possibilités : soit il s’est échappé d’un drakkar, soit il a fusionné façon Dragon Ball Z avec Grutle Kjellson d’Enslaved. Au choix. A priori, ces détails ont de quoi vous faire sourire, mais que de clichés maintes fois éculés ce soir. Ajoutez à cela un son bien moins clair que celui d’Until Rain… Bref, la performance de Damnation Angels devient au fil des minutes un peu plus difficile à supporter. Et pourtant, ils reçoivent un bon retour d’une partie de l’audience. Les goûts et les couleurs…

Heureusement, il y a une fin à tout. Y compris et surtout au set de Damnation Angels. Le public s’est quelque peu densifié et il est agréable de constater que quelques représentantes de la gente féminine sont présentes ! Qui l’eut cru ? C’est à vingt-et-une heures pétantes qu’Andromeda investit la scène et débute « The Words Unspoken ». Première constatation : le son est nickel, très clair et parfaitement équilibré. David Fremberg arrive et plante immédiatement le décor : « sept ans sont passés depuis notre dernier passage à Paris, ça ne doit plus arriver ! » Et ça continue avec « Mirages » et les toujours plus ébouriffants « In The Deepest Of Waters » et « Chameleon Carnival ». C’est clair, pour rendre leur retour en France mémorable, les Starshooters Supreme ont décidé de tout écraser sur leur passage (En suédois : zlatanerar, approuvé par le dictionnaire national local). Petite déception cependant, Thomas Lejon est absent de la tournée et pour cause, le génial batteur est jeune papa depuis peu, alors c’est Joakim Strandberg Nilsson qui le remplace derrière les fûts. Avec succès. Le garçon est certes moins démonstratif que l’illustre titulaire du siège, mais n’en est pas moins appliqué et tape aussi fort que le Lion.

Comme on l’avait pensé, les Scandinaves puisent dans toute leur discographie y compris les albums les moins réussis. Ce concert est également l’occasion pour nous de découvrir sur scène Linus Abrahamson, nouveau bassiste en lieu et place de Fabian Gustafsson et véritable marsupilami chevelu. Le bougre n’arrête pas de bouger, d’interagir et de sourire avec son auditoire. On notera un splendide « Iskenderun » et un petit quart d’heure « poésie » avec les telluriques « Preemptive Strike » et « Lies R Us ». Ce soir, il y a eu de quoi se sustenter musicalement au Divan du Monde, tout le monde a mangé et bu à foison et c’est avec un « Periscope » des familles qu’Andromeda, qui a pourtant bien transpiré ce soir, met un point final à une très bonne soirée. Elle l’aurait été davantage si plus de monde avait daigné se rassembler vu le prix (une fois n’est pas coutume à Paris, croyez-nous) raisonnable des places. En tous cas, nous, on y était et on ne regrette pas ! On espère simplement que les Starshooters Supreme ne mettront pas sept ans avant de revenir dans la capitale.