Karnivool

18/11/2013

Boule Noire - Paris

Par Dan Tordjman

Photos:

Marjorie Coulin

Site du groupe : www.karnivool.com.au

Setlist :

Nachash / AM War / Themata / Goliath / Simple Boy / Eidolon / All I Know / Sky Machine / We Are / The Refusal / Set Fire To The Hive / Aeons // Rappel : Alpha Omega / New Day

Cela fait un moment que la date du concert de Karnivool est cerclée de rouge sur nos calendriers. Nous ne sommes dès lors pas surpris de voir la Boule Noire afficher complet en ce soir d’octobre. Les Australiens sont de retour pour présenter leur nouveau bébé Asymmetry à la France. Vous n’y étiez pas ? C’est dommage, mais dans sa grande bonté, la ChromaTeam vous propose une séance de rattrapage.

Il est une fâcheuse tendance à Paris, qui veut que, les années où l’été traîne à laisser sa place à l’automne, les salles de concert se transforment en sauna. Et force est de constater que ce soir, la Boule Noire n’a pas dérogé à la règle. C’est dans une véritable étuve que Karnivool va s’exécuter. La salle affiche complet et l’on est surpris de ne pas voir les Australiens dans une enceinte plus grande comme le Divan du Monde ou la Scène Bastille… Avant de voir le gang de Perth zlataner son auditoire, c’est aux locaux de Doyle Airence d’ouvrir les hostilités. Pour être tout à fait franc, le public est resté de marbre face à cette formation dont le chanteur ressemble comme deux gouttes d’eau à Moby. La musique du groupe, tirant vers un Post-Hardcore très (ou trop) influencé par Deftones a suscité quelques réactions mais ce n’est qu’au moment du dernier morceau que l’intérêt s’éveille. Les spectateurs, polis, applaudissent au moment de la sortie.

Il faut attendre une bonne demi-heure avant de voir les maîtres de cérémonie d’un soir investir la scène. On s’attend évidemment à de nombreux extraits d’Asymmetry et c’est avec « Nachash » que Karnivool démarre son set. Dès le départ, une étrange connivence naît entre le groupe et ses invités. Bien qu’étrangement distant, Ian Kenny parvient à captiver toute la Boule Noire. Si Mark Hosking tente bien d’établir la communication, on a l’impression que cette distance maintenue est volontaire et qu’elle fait partie en quelque sorte du lot. Ceci étant dit, cela ne suffit pas à masquer le déséquilibre sonore. Mark Hosking est très en retrait dans le mix mais rien de comparable avec Jon Stockman dont la basse – instrument prépondérant chez Karnivool – est quasi inexistante, victime des oreilles un peu trop cuites de l’ingé son.

Alors tant pis, on contente sa frustration comme l’on peut. Cela passe par une setlist où la part belle est, évidemment, donnée à Asymmetry. Pas moins de huit extraits sont interprétés ce soir. Les albums précédents ne sont pas oubliés, loin de là. Même Themata est représenté, via son titre éponyme ! On devine que la préférence va clairement aux titres de Sound Awake avec notamment « Simple Boy » et « All I Know » repris tous deux en chœur par des fans possédés. Ca grouille, ça pogote dans tous les sens, tels des abeilles dans une ruche. L’occasion rêvée pour Karnivool pour pouvoir balancer le bien nommé avec « Set Fire To The Hive ».

On l’aura compris : entre titres plus posés, plus calmes et d’autres morceaux plus énergiques, ce soir c’est fromage et dessert. On a pu ainsi se délecter d’un enchaînement « Eidolon »,« All I Know » et le lumineux « Sky Machine » dont les ambiances feutrées et planantes étaient attendues par beaucoup.

Le temps défile à la Boule Noire. C’est déjà l’heure du rappel et les Australiens décident de piocher dans Asymmetry avec « Alpha Omega »…mais les Parisiens réclament Un dernier extrait de Sound Awake. Ils seront (bien) servis avec « New Day », parfait pour clôturer une soirée quelque peu gâchée par un son perfectible. Karnivool a maîtrisé son sujet, piochant dans ses trois albums, renouant ainsi des liens avec la France que l’on espère ficelés pour de bon. Revenez quand vous voulez, messieurs. C’est toujours un plaisir ! Un plaisir qui confirme que l’avenir du progressif passe par l’Australie. Mais ça, on vous l’avait déjà dit.