Cryptex - Live at De Bosuil

Sorti le: 10/01/2013

Par Dan Tordjman

Label: Warner Music

Site: www.cryptexmusic.com

A n’en pas douter, 2012 aura été une année faste pour Cryptex. La sortie unanimement saluée de Good Morning, How Did You Live ? a embarqué les jeunes apprentis progueux allemands pour une classe de découverte sur les routes d’Europe. Avec comme professeur prestigieux Pain Of Salvation, leur permettant ainsi d’augmenter leur capital sympathie. Le trio teuton a voulu, en toute logique, poser une cerise sur le gâteau que fut cette tournée en immortalisant un de ses concerts données aux Pays-Bas. Si la démarche peut paraître prématurée, elle laisse entrevoir les ambitions de Simon Moskon et de ses acolytes et présage également d’un futur que l’on espère radieux.

Autant mettre les choses au clair de suite : n’attendez pas ici, un chef d’œuvre de production. Dans l’esprit, on sera plus proche d’un Don’t Try This At Home de Spock’s Beard (c’est à dire enregistré à l’arrache mais qui … arrache quand même) que d’une super production aux mix et montages parfaits, avec des boni cachés façon Be par un certain Daniel G. Ce DVD est fait par des fans pour des fans.

Certes, il y a de quoi être déçu par le mix (il faut vraiment tendre l’oreille pour entendre la guitare de Martin Linke), mais on a quand même droit à une prestation solide et carrée, emmenée par un Simon Moskon (aux faux airs de Clive Nolan) déchaîné qui parvient petit à petit à se mettre dans la poche l’auditoire présent. Le bougre est intenable derrière ses claviers notamment sur « Freeride », et « Alois ». On aimera le côté dépourvu d’artifices et de distortion dans « Alois » et « It’s Mine » où Moskon la joue comme Neil Young. Mais si l’on parle de chataignes, Cryptex sait aussi en balancer avec « Bagheera », « Dance Of The Little Folk » et le puissant « Leviathan ». Cela nous rassure quant au manque de puissance du groupe sur scène car Moskon est plus souvent assis aux claviers que debout basse en bandoulière, permettant au public d’admirer la crinière de Martin Linke.

Ce DVD est aux antipodes des productions chiadées auxquelles nous, amateurs de musiques progressives, sommes habitués. Mais soyons indulgents envers Cryptex et pardonnons lui cet écueil car le groupe montre son jeune apprentissage de la scène tout en affichant ses ambitions. Avec une telle débauche de volonté, on ne peut que l’encourager en ce sens. Souhaitons leur bonne continuation en espérant que ce DVD devienne dans quelques années un objet collector. C’est tout le mal qu’on leur souhaite.