Crystal Breed - The Place Unknown

Sorti le: 19/12/2012

Par Maxime Delorme

Label: SAOL

Site: www.crystalbreed.com

Quand une formation se décide à reproduire des orchestrations un peu excentriques et grandiloquentes, on tombe très souvent et très rapidement dans le pompier, pire … dans le Muse. Ceux qui cherchent à imiter les compos des fabuleux Queen se retrouvent bien souvent à racler le béton avec les dents tant l’exercice est périlleux. Mais une fois de temps en temps, un groupe arrive à faire un melting-pot d’influences bien digérées et à accoucher de cet hybride bizarroïde à mi-chemin entre la pop, le metal, et le rock. Le tout avec pléthore de transitions abruptes et pourtant très naturelles.

Vous l’aurez compris, Crystal Breed en fait partie. Pour leur premier album, les Allemands nous présentent The Place Unknown qui, il faut l’avouer, est une franche réussite. Le quatuor mélange à merveille des influences, bien plus récentes que leurs prédécesseurs. Ainsi, si le démarrage de l’album sur « Lies » pourra évoquer les grandes heures de Lucassen, la suite mélange le punch et – par moments – la technicité de Dream Theater (le solo de fin de « Words of Silence » ne manquera pas d’évoquer Petrucci aux plus assidus) et la variété d’un Pain of Salvation, le tout mâtiné de rock où les harmonies vocales font diablement penser à celles de Freddie Mercury.

Quelques pistes un peu plus plates (« Move » en tête) viennent diminuer très légèrement cet album aux multiples reliefs. Cependant et fort heureusement, l’idée qui ressort de l’ensemble est le punch et la fraîcheur que symbolise le titre éponyme « The Place Unknown », mélange de rock grungy, entrecoupé (on pourrait même dire entre-hachuré tant les transitions sont brutales) de sautées pop. Second bémol, la voix entêtante de Niklas Turmann peut très vite devenir lassante sur certaines pistes. Par exemple l’effort vocal sur « Back t’your Mum » est particulièrement … raté.

Pour autant, l’album reste une excellente sortie, méritant d’être encouragée. Il vaut le coup d’oreille, ne serait-ce que pour sa piste éponyme. Un cas d’école de mélange réussi !