Mangala Vallis - Microsolco

Sorti le: 23/09/2012

Par Florent Canepa

Label: Distilleria Music Factory

Site: www.mangalavallis.it

Un vent de fraîcheur souffle sur l’automne à peine arrivé. La brise nous vient d’Italie et Microsolco est la troisième oeuvre de ces rêveurs transalpins. Pour ceux qui ne les connaissent pas, non, Mangala Vallis n’est pas une affection vénérienne, mais une formation qui a trouvé son nom sur Mars (enfin sur Mars, chez Jules Verne). Au bout de la lunette, le groupe offre une tradition progressive de très belle allure, au sein d’un univers que l’auditeur saura reconnaître, le goûtant déjà chez Spock’s Beard par exemple. Mais plus svelte que les Californiens, plus léger parfois, il ne s’ennuie pas trop de dialogues instrumentaux et évite ainsi de provoquer un baillement ou deux. Au contraire même, l’album est globalement court, ses sept titres ne sont pas non plus provocateurs dans la durée.

Ici, même si tout est joué dans la partition des grands héritiers, de King Crimson à Genesis, le traitement est peut-être proche de Pain of Salvation. Les mélodies vocales s’imposent à travers un chant plus investi que chez les figures éthérées inhérentes au genre. L’arrivée de Roberto Tiranti, qui a rejoint la formation récemment tout droit sorti du Labyrinth, y est naturellement pour quelque chose. Le Monsieur a également partagé son temps avec Ian Paice ou Glenn Hughes, excusez du peu. Même les claviers lead typés comme Vangelis (« Gods of the XXI Century ») s’installent confortablement dans l’oreille. Retro certes, mais convaincant. Non, rien ne choque ou ne trouble dans le déroulement agréable que constitue Microsolco. Avec « Welcome to the New World », on navigue dans un Marillion d’autrefois, en plus robuste. Le morceau titre, plus metal, irait presque chercher chez PoS sa structure trapue. Par rapport au reste de la discographie du groupe, on est effectivement un poil plus rock. Et quand la chanson-date de fin du monde arrive (c’est pour bientôt…), le simple fait que le morceau sautille dans l’allégresse nous redonne confiance en l’avenir. Un avenir légèrement celtisant en l’espèce.

On ne s’attardera pas sur le concept-fable techno-cyber-hippie de l’album, résumé finalement dans sa clôture, ballade que certains repousseront s’ils sont allergiques à Broadway (période Rent, notez bien). On oubliera aussi les transitions un peu abruptes entre les morceaux qui donnent un esprit de maquette dans une production pourtant impeccable. Pas inoubliable mais meilleur que beaucoup d’essais trop boursouflés, Microsolco, vaut le coup (essayez de repéter cette dernière phrase plusieurs fois de suite, pour voir…).