Gojira

03/06/2012

Le Cabaret Aléatoire - Marseille

Par Aleksandr Lézy

Photos:

Marjorie Coulin

Site du groupe : www.gojira-music.com

Setlist :

Space Time / Clone / Blackbone / Remembrance / Flying Whales / The Heaviest Matter Of The Universe / Tron / Wisdom Comes / Oroborus / L’enfant sauvage / Toxic Garbage Island / Vacuity // Rappel : Where Dragons Dwell

C’est dans une salle aux apparences extérieures douteuses, coincée entre un skate park et un chantier en travaux, que les amateurs marseillais de musique musclée se sont donné rendez-vous ce 15 mai 2012. Seulement, trois jours après la première partie de Metallica au Stade de France, c’est un Gojira remonté à bloc qui poursuit sa tournée marathon avant la sortie fin juin d’un nouvel album encore très peu, voire trop peu, dévoilé au grand public.

Accompagné de Gorod, Gojira fermement attendu à Marseille, devra y faire devant un Cabaret Aléatoire acquis à sa cause et dont les moindres mètres carrés sont occupés par un public hétéroclite. Gorod ouvre donc avec son death metal technique et mélodique. Les Bordelais, auteurs d’un récent album A Perfect Absolution, chauffent la salle d’une belle manière, en associant brutalité, charisme et bonne humeur. Leurs mimiques joyeuses sont communicatives et le public semble plutôt réceptif. Les anciens morceaux s’enchaînent aux nouveaux avec intensité malgré un son étouffé dans les basses et les vrombissements d’une batterie puissante et extrêmement présente. Après de nombreux riffs époustouflants, d’accélérations rythmiques fougueuses, de growls et de soli éclairs, une grosse demi-heure s’est rapidement écoulée, les esprits sont bouillants et « l’opener  » a largement rempli sa part de contrat.

En aparté, soumettons une réflexion à ceux qui ont payé la somme de vingt-cinq euros pour assister à ce concert. Comment un hangar dont l’acoustique a du mal à s’épanouir entre les poutrelles métalliques et les colonnes en béton armé peut-il prétendre à accueillir des groupes de metal ? Même aménagé, les bonnes conditions d’écoute, avec les bouchons dans les oreilles et c’est primordial, ne sont pas respectées et ce n’est pas normal. Malheureusement, le public n’a pas le choix s’il veut profiter de la venue de ses artistes préférés …

Malgré tout cela, Gojira, pour sa première date après son incroyable première partie de Metallica au Stade de France, à ce qui est l’apogée de sa carrière, entre sur scène tel un ensemble de dieux acclamés par la plèbe. Les Bayonnais introduisent avec quelques accords de « The call of Ktulu » de leurs idoles. Puis la précision du groupe envahit la salle totalement captivée et embrasée. L’énergie des Français est sans faille, et malgré un son en demi-teinte dû à une salle incompatible avec ce déferlement de décibels, les morceaux se succèdent avec panache. Joe Duplantier, en frontman charismatique, s’avance sur les barrières, n’hésite pas à communiquer avec le public. Mario, Jean-Michel et Christian ne sont pas en reste. Ils forment une bande indestructible, prête à tout pour combler les attentes des jeunes et moins jeunes fanatiques de metal. Tous les albums sont représentés, malgré un set trop court mais suffisant. L’enfant sauvage n’est pas encore sorti et pourtant l’avant-goût du même nom passe plutôt bien. Titre direct, assez classique pour le groupe, il ravit les aficionados marseillais qui en demandent encore.

La qualité sonore n’est pas au rendez-vous. Ne blâmons pas Gojira, le groupe est irréprochable en tous points. Le show manque un peu de lumières explosives mais la présence de chaque membre impressionne. Le groupe est sérieusement rôdé et, avec sa récente signature chez Roadrunner Records, va pouvoir continuer son exportation dans le monde entier. Le chauvinisme avec Gojira prend un nouveau sens.