Plug In - Hijack

Sorti le: 27/11/2011

Par Dan Tordjman

Label: Autoproduction

Site: www.pluginband.com

Message à Steve Vai, Joe Satriani et Ron Thal : si vous lisez Chromatique, prenez Plug-In sur votre prochaine tournée.

Même si la France n’est pas reconnue pour être un pays à la culture rock (sic), il existe tout de même quelques belles arlésiennes. On se rappelle de l’émoi causé il y a quelques années par la sortie sans cesse repoussée de Cybion de Kalisia, avant qu’elle ne trouve finalement sa place dans les bacs. Toutes proportions gardées, les Bordelais de Plug-In pourront eux aussi se targuer d’avoir fait languir leurs fans. Pour mémoire, Plug-In est composé à la base de Fanalo (guitare) et Elmobo (basse), qui ont longtemps tourné avec Ron Thal lors de ses tournées françaises, permettant ainsi de créer le buzz autour de leur groupe. Pourtant la vie ne fut pas un long fleuve tranquille. Après une présence remarquée sur l’édition 2006 du feu-Headway Festival, tout portait à croire que le groupe accoucherait peu de temps après de ce premier album. Hélas, la vie en fut autrement et apporta son lot d’imprévus mais cette production est enfin là.

Elle démarre sur les chapeaux de roues, avec le bien nommé « Danthägl » et son intro façon jeux vidéo en 8-bit. Dès les premières interventions de Fanalo, on devine l’influence d’un guitariste chauve (indice : ce n’est ni Lord Voldemort ni Fabien Barthez) et par la suite, celle d’un autre guitariste prénommé Steve. Hijack est donc bien un (énième) album de guitare, mais qui est tout sauf pénible. En effet, la couleur des morceaux est si variée qu’on reste attentif tout au long de ce CD qui contient de vraies perles comme « Hijack », « Meeting Steve » et « Texas Instruments » – avec Andy Timmons en invité s’il vous plaît – dont on ne perdra pas une miette.

Si, à travers ces titres, les musiciens montrent leur goût pour la subtilité, ils affectionnent aussi les compositions brutes de décoffrage comme « Conkrete » véritable rouleau compresseur de près de sept minutes. Il faut signaler également la prise de risque sur « Sevilla » et son ambiance de coucher de soleil aux tons jaune-orangé, idéale pour clôturer un album.

A l’inverse de nombreux albums instrumentaux, Plug-In parvient à s’extirper du piège de la démonstration à outrance. Tout en restant très rock dans l’esprit, les influences restent certes évidentes mais assez bien dosées. Hijack est une oeuvre crédible et cohérente, renforcée par la présence d’invités six étoiles : Ron Thal, Christophe Godin (Mörglbl, Gno), Sylvain Coudret (Soilwork), Mattias Eklundh (Freak Kitchen), Jean Fontanille et Andy Timmons qui viennent ajouter encore un peu plus d’éclat à un disque massif. L’attente était certes longue, mais il est clair qu’elle en valait la peine. Restons branchés !