Redemption - This Mortal Coil

Sorti le: 23/10/2011

Par Renaud Besse Bourdier

Label: Inside Out

Site: www.redemptionweb.com

Voilà un disque qui rentrera sans problème dans la catégorie des frustrations de l’année. Pour sa quatrième sortie sous la bannière d’Inside Out, Redemption nous propose This Mortal Coil, concept-album qui comporte autant de qualités que de défauts.

Ce nouveau CD se situe à mi-chemin entre Megadeth et le Dream Theater de Train Of Thought, tant du point de vue des sonorités que de la production. Redemption nous sert donc une tonne de riffs bien acides, à un point tel qu’ils semblent même empiéter les uns sur les autres. Ray Alder, de son côté, peine à trouver sa place au chant au milieu des morceaux hyper structurés de son partenaire Nick Van Dyk. C’est d’ailleurs un des problèmes majeurs de This Mortal Coil : malgré deux ou trois actes de bravoure, notamment avec l’incorporation de chœurs bienvenus, les lignes vocales n’ont qu’un intérêt limité.

Attention, tout cela ne fait pas de This Mortal Coil un mauvais album pour autant ; certains morceaux sont très accrocheurs une fois que l’on y prête attention, notamment lorsque la distorsion s’efface pour laisser la place à quelques arpèges enchanteurs (« Focus »). La section rythmique fait également des merveilles dans les passages les plus tranchants (« Perfect ») ; il reste dommage qu’elle soit mise en retrait au profit d’une guitare omniprésente, parfois envahissante. Au fil des écoutes, il devient clair que si la première partie de l’album manque de fond et a beaucoup trop d’airs de « déjà-entendu », les cinq dernières pistes délivrent une musique bien plus intéressante, riche et débridée (notamment le final épique de dix minutes, « Departure Of The Pale Horse ») This Mortal Coil, c’est un peu trop de démonstration technique, pas assez de sang neuf, un manque de folie en termes de production, mais également des idées ingénieuses, des envolées lyriques de toute beauté et des choix de construction brillants. Un semi-ennui, un demi-coup de cœur : oui, le dernier Redemption est bel et bien une frustration.