High Voltage Festival

23/08/2011

Victoria Park - Londres

Par Dan Tordjman

Photos:

Marjorie Coulin

Site du groupe :

(Article écrit conjointement avec Martial Briclot)

Si le cru 2010 était resté dans les mémoires, le cru 2011 s’annonçait plus qu’alléchant. De Spock’s Beard à Dream Theater en passant par Queensrÿche et Black Country Communion, cette deuxième édition du High Voltage Festival promettait des étincelles avec, cela va de soi, l’habituel lot de bonnes surprises incluses dans le package. Chromatique s’est rendu sur place pour vous rapporter les meilleurs moments du weekend.


Un voyage au pays de la Perfide Albion, ça se prépare alors pour ne pas être pris au dépourvu en cette fin juillet, le petit pull manches longues et le parapluie sont les premiers éléments mis dans les bagages. C’est pourtant à 13h30 sous un ciel couvert mais clément (Albion ne nous a jamais habitués à autant de soleil) que les hostilités démarrent sur la Prog Stage. La première claque ne se fait pas attendre, et a pour nom Von Hertzen Brothers. En trente minutes, le groupe finlandais place d’emblée la barre haute avec son prog puissant et vintage. Mention spéciale à « Let Thy Will Be Done » et « Freedom Fighter » débordant d’énergie. Les trois frères sont de véritables bêtes de scène arpentant l’espace alloué dans tous les sens. Il n’en faut pas plus pour séduire un public encore clairsemé mais répondant positivement. Von Hertzen Brothers, un groupe que Chromatique se fera un plaisir de suivre de très près.

Après un tel apéritif, que va bien pouvoir proposer Amplifier ? Le groupe de Manchester est le second à investir la Prog Stage, mais force est de constater qu’avec un set aussi lourd, lancinant et quelque peu soporifique, Amplifier ne parvient pas à remporter les suffrages escomptés en dépit d’un retour poli de l’auditoire.

Caravan
, leader historique de l’école de Canterbury, fait suite aux jeunes pousses du progressif et c’est tout naturellement qu’ils jouent en terrain conquis. Leur univers aux effluves blues, pop, voire country est aisément accessible et ils ont à cœur de proposer un spectacle dynamique et varié, aidé en cela par divers instruments tels que violons, flûtes percussions ou cuillères musicales. Un bon moment qui aura majoritairement suscité l’adhésion du public. Temps forts de leur prestation, « Golf Girl » et surtout « Nine Feet Underground », extrait de leur légendaire album In The Land of Grey And Pink. Pas de doute à la vue des suffrages recueillis, les années passent, Caravan se surpasse.

Il n’en faut pas plus pour motiver Anathema, attendus par un grand nombre de festivaliers. Les premières mesures de « Thin Air », annoncent un concert intense. Le groupe Liverpuldien mené par un Vincent Cavanagh en transe est en grande forme. A l’image du frangin Danny, Anathema est déchaîné. Bien que supposé monter en scène après les Anglais, Kristoffer Gildenlöw ne s’y trompe pas et se pointe avec son appareil photo dans l’espace réservé et immortalise l’instant présent au travers de quelques clichés. Petit regret, l’absence de « Fragile Dreams » que beaucoup ont attendu, mais qui n’est jamais venu.

En route pour la Main Stage, les hymnes de Thin Lizzy résonnent, repris mollement par la foule. Si le groupe affiche un professionnalisme de rigueur aidé par un clone vocal de Phil Lynott, il est impossible de voir en ce groupe autre chose qu’un cover band de luxe.

Autant l’avouer directement, nos a priori quant à la bonne santé de Queensrÿche étaient conséquents. Bien mal nous en a pris puisque les américains ont balayé les doutes semés dans nos esprits lors de la médiocre performance du Hellfest 2009. Certes nous ne sommes pas face à un remake d’Operation Livecrime, mais Mr Tate est diablement en forme, pétri de talent et de charisme. Un enchaînement de tubes finira de nous achever (« Jet city woman », « Eyes of a stranger », « Empire »), laissant pour seul regret le volume sonore bien trop faible pour un groupe de ce genre.

Pendant ce temps sur la Prog Stage, c’est déjà l’heure de la messe avec Neal Morse, venu déclamer les louanges de Testimony 2. Son unité avec ses musiciens est frappante. Mention spéciale à Paul Bielatowicz, guitariste trentenaire au visage d’adolescent, dont les solos font mouche à chaque fois. Impossible de passer sous silence la section rythmique de rêve formée de Collin Leijenaar à la batterie et Kristoffer Gildenlöw à la basse. Parmis les grands moments du concert, un « Time Changer » d’anthologie et surtout « The Truth Will Set You Free » pendant lequel Neal Morse s’invite dans l’auditoire et vient rendre visite à… Spock’s Beard ! Fraîchement arrivés de Mexico, Dave Meros, Ryo Okumoto et Jimmy Keegan sont présents parmi le public et semblent apprécier le prêche de leur ami et ancien compagnon de groupe. Ted Leonard (Enchant) n’est pas loin non plus. Quoi qu’il en soit, Neal Morse a marqué de son sceau cette première journée et se prête volontiers au jeu des dédicaces et des photos avec le public avant de retrouver ses anciens compères pour de chaleureuses accolades.

Difficile de savoir si Barclay James Harvest pourra rivaliser face à autant de puissance ? Hélas, le Seigneur n’a visiblement pas daigné guider John Lees et Barclay James Harvest sur le même chemin que leur prédécesseur. En dépit d’une qualité d’interprétation dont ils n’ont pas à rougir, loin de là, et de moments assez plaisants, le set des Anglais s’avère aussi efficace que la meilleure des verveines anglaises pour clôturer cette première journée. Les nostalgiques se seront cependant réjouis à l’écoute des larges extraits de Once Again et reprennent en chœur le classique des classiques : « Hymn ».

En cette fin de journée la bonne nourriture du festival appelle chacun à reprendre des forces, et c’est entre un fish’n’chips et Judas Priest que les festivaliers finissent de profiter de ce samedi. Le lendemain devait tenir ses promesses !

(Article écrit conjointement avec Martial Briclot)

Si le cru 2010 était resté dans les mémoires, le cru 2011 s’annonçait plus qu’alléchant. De Spock’s Beard à Dream Theater en passant par Queensrÿche et Black Country Communion, cette deuxième édition du High Voltage Festival promettait des étincelles avec, cela va de soi, l’habituel lot de bonnes surprises incluses dans le package. Chromatique s’est rendu sur place pour vous rapporter les meilleurs moments du weekend.


Un voyage au pays de la Perfide Albion, ça se prépare alors pour ne pas être pris au dépourvu en cette fin juillet, le petit pull manches longues et le parapluie sont les premiers éléments mis dans les bagages. C’est pourtant à 13h30 sous un ciel couvert mais clément (Albion ne nous a jamais habitués à autant de soleil) que les hostilités démarrent sur la Prog Stage. La première claque ne se fait pas attendre, et a pour nom Von Hertzen Brothers. En trente minutes, le groupe finlandais place d’emblée la barre haute avec son prog puissant et vintage. Mention spéciale à « Let Thy Will Be Done » et « Freedom Fighter » débordant d’énergie. Les trois frères sont de véritables bêtes de scène arpentant l’espace alloué dans tous les sens. Il n’en faut pas plus pour séduire un public encore clairsemé mais répondant positivement. Von Hertzen Brothers, un groupe que Chromatique se fera un plaisir de suivre de très près.

Après un tel apéritif, que va bien pouvoir proposer Amplifier ? Le groupe de Manchester est le second à investir la Prog Stage, mais force est de constater qu’avec un set aussi lourd, lancinant et quelque peu soporifique, Amplifier ne parvient pas à remporter les suffrages escomptés en dépit d’un retour poli de l’auditoire.

Caravan
, leader historique de l’école de Canterbury, fait suite aux jeunes pousses du progressif et c’est tout naturellement qu’ils jouent en terrain conquis. Leur univers aux effluves blues, pop, voire country est aisément accessible et ils ont à cœur de proposer un spectacle dynamique et varié, aidé en cela par divers instruments tels que violons, flûtes percussions ou cuillères musicales. Un bon moment qui aura majoritairement suscité l’adhésion du public. Temps forts de leur prestation, « Golf Girl » et surtout « Nine Feet Underground », extrait de leur légendaire album In The Land of Grey And Pink. Pas de doute à la vue des suffrages recueillis, les années passent, Caravan se surpasse.

Il n’en faut pas plus pour motiver Anathema, attendus par un grand nombre de festivaliers. Les premières mesures de « Thin Air », annoncent un concert intense. Le groupe Liverpuldien mené par un Vincent Cavanagh en transe est en grande forme. A l’image du frangin Danny, Anathema est déchaîné. Bien que supposé monter en scène après les Anglais, Kristoffer Gildenlöw ne s’y trompe pas et se pointe avec son appareil photo dans l’espace réservé et immortalise l’instant présent au travers de quelques clichés. Petit regret, l’absence de « Fragile Dreams » que beaucoup ont attendu, mais qui n’est jamais venu.

En route pour la Main Stage, les hymnes de Thin Lizzy résonnent, repris mollement par la foule. Si le groupe affiche un professionnalisme de rigueur aidé par un clone vocal de Phil Lynott, il est impossible de voir en ce groupe autre chose qu’un cover band de luxe.

Autant l’avouer directement, nos a priori quant à la bonne santé de Queensrÿche étaient conséquents. Bien mal nous en a pris puisque les américains ont balayé les doutes semés dans nos esprits lors de la médiocre performance du Hellfest 2009. Certes nous ne sommes pas face à un remake d’Operation Livecrime, mais Mr Tate est diablement en forme, pétri de talent et de charisme. Un enchaînement de tubes finira de nous achever (« Jet city woman », « Eyes of a stranger », « Empire »), laissant pour seul regret le volume sonore bien trop faible pour un groupe de ce genre.

Pendant ce temps sur la Prog Stage, c’est déjà l’heure de la messe avec Neal Morse, venu déclamer les louanges de Testimony 2. Son unité avec ses musiciens est frappante. Mention spéciale à Paul Bielatowicz, guitariste trentenaire au visage d’adolescent, dont les solos font mouche à chaque fois. Impossible de passer sous silence la section rythmique de rêve formée de Collin Leijenaar à la batterie et Kristoffer Gildenlöw à la basse. Parmis les grands moments du concert, un « Time Changer » d’anthologie et surtout « The Truth Will Set You Free » pendant lequel Neal Morse s’invite dans l’auditoire et vient rendre visite à… Spock’s Beard ! Fraîchement arrivés de Mexico, Dave Meros, Ryo Okumoto et Jimmy Keegan sont présents parmi le public et semblent apprécier le prêche de leur ami et ancien compagnon de groupe. Ted Leonard (Enchant) n’est pas loin non plus. Quoi qu’il en soit, Neal Morse a marqué de son sceau cette première journée et se prête volontiers au jeu des dédicaces et des photos avec le public avant de retrouver ses anciens compères pour de chaleureuses accolades.

Difficile de savoir si Barclay James Harvest pourra rivaliser face à autant de puissance ? Hélas, le Seigneur n’a visiblement pas daigné guider John Lees et Barclay James Harvest sur le même chemin que leur prédécesseur. En dépit d’une qualité d’interprétation dont ils n’ont pas à rougir, loin de là, et de moments assez plaisants, le set des Anglais s’avère aussi efficace que la meilleure des verveines anglaises pour clôturer cette première journée. Les nostalgiques se seront cependant réjouis à l’écoute des larges extraits de Once Again et reprennent en chœur le classique des classiques : « Hymn ».

En cette fin de journée la bonne nourriture du festival appelle chacun à reprendre des forces, et c’est entre un fish’n’chips et Judas Priest que les festivaliers finissent de profiter de ce samedi. Le lendemain devait tenir ses promesses !