John Huldt - Rules Do Not Apply

Sorti le: 12/01/2011

Par Florent Simon

Label: autoproduction

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Les pays scandinaves sont réputés pour être un vivier à talents en matière de musique à poigne, et John Huldt ne déroge pas à la règle. Ce Suédois de trente-et-un ans a d’abord appris la musique avec le piano avant de débuter la guitare pendant la vague grunge (il formera un groupe comme tant d’autres de reprises de Nirvana). Mais son influence majeure reste surtout la scène locale, celle du death metal mélodique.

Lassé du manque de succès et du niveau général, il part en 2006 aux États-Unis intégrer la L.A. Music Academy en Californie. Après deux ans à peine dans cette prestigieuse école, le musicien publie son premier album auto-produit avec l’aide des deux talentueux collaborateurs, Kal Drakopoulos et Philip Bynoe (ce dernier ayant collaboré avec Steve Vai).

Et c’est effectivement une musique éclectique gorgée d’énergie et de rebondissements qui est proposée, avec toutefois une impression de cliché « clone de guitar-hero » démonstratif et froid. Or derrière ce portrait en demi-teinte se cache un travail d’orfèvre qui se dévoile progressivement. La majorité des morceaux s’avère très rock et gonflée à la testostérone, exception faite d’accalmies telle que « The Sleeping Beauty » et « Fly » et ses arrangements de cordes.

Avec « This Ain’t Texas », John Huldt compose son meilleur titre aux passages très inspirés. Certes, l’extravagance ne s’estompe pas face à ce déferlement de notes crachées par une guitare virtuose, mais la richesse des arrangements prend de l’ampleur au fil des écoutes. Car ce qu’il ne faut surtout pas oublier derrière ce festival technique à l’esprit pyromane, c’est que Rules Do Not Apply recèle d’idées ingénieuses et très originales.

Ainsi ce premier album convainc à retardement et gratifie l’auditeur ayant dépassé la couche de vernis tape-à-l’œil et pour avoir déniché les pépites dissimulées derrière ces frasques heavy metal outrancières. C’est une musique à prendre avec humour, à l’image des notes de livret fantaisistes ou, plus perceptibles, de ces gimmicks enfantins parsemés au fil des morceaux, tout cela écrit, comme le précise John Huldt, comme « quelque chose qui surprend et qui prend des tournants inattendus ».