CloverSeeds - The Opening

Sorti le: 10/01/2011

Par Jérôme Walczak

Label: The Laser's Edge

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À l’instar de Demians par exemple, ces Français tâchent non sans brio de faire briller la scène rock hexagonale et d’attirer à elle les regards internationaux. Innocence, leur précédent album paru en 2008 après un changement de nom et deux mini albums, avait annoncé moult promesses de la part de ces amateurs de Muse, Porcupine Tree (pour son penchant le plus musclé), Oceansize, voire Riverside ou Anathema (dont ils feront la première partie en 2011).

Avec ce second album, les crédits sont en tous les cas prometteurs, puisque c’est l’ingénieur du son Bob Katz, auteur d’un ouvrage de référence sur le sujet, qui a été chargé de la production et de l’habillage de cet album à la curieuse et inquiétante pochette. Et tout comme son prédécesseur, The Opening balance entre metal et musique ambiante sans esbroufe. Un titre tel que « Fam(l)ar », dont l’architecture progressive n’est pas sans rapport avec les créations de Riverside notamment, s’amplifie tout en noirceur en conjuguant la voix claire de Cédric Oléon et des riffs de guitare qui s’engluent non sans plaisir dans les oreilles.

Les atmosphères mélancoliques que déclinent les Clermontois sont les témoignages directs de ce rock efficace des années 2000 qui ne s’encombre pas d’effets de style alambiqués ou d’excitations techniques démesurées (Starsailors, et dans une moindre mesure The Killers). Cloverseeds privilégie l’efficacité en instillant souvent avec réussite quelques effets sonores où se jouxtent la répétition, les effets vocaux et un aspect indus, electro (le final de « Flowers », par exemple, un des titres les plus accrocheurs de l’album) et une consonance ethnique (« Brand New Day » développé sous forme de mélopée).

En revanche, certains titres ne brillent pas par leur originalité et empêchent, à nouveau, mais à un cheveu près, à Cloverseeds d’accéder au sésame suprême de l’album emblématique. « Higher » ou la ballade « Calling Me Down » rappelant Anathema engendrent un doux ronronnement qui est fort heureusement contrarié par les parties vocales pleines de maîtrise, de loin l’un des atouts majeurs de la formation. La phase de maturité est donc certainement pour bientôt. Cloverseeds demeure prometteur et doit poursuivre dans cette voie, en tâchant de devenir de plus en plus artistiquement autonome.