Karnivool

06/01/2011

Boule Noire - Paris

Par Maxime Delorme

Photos:

Marjorie Coulin

Site du groupe : http://www.karnivool.com.au

Setlist :

Simple Boy / Goliath / Set Fire to the Hive / Cote / All I Know / Deadman / Shutterspeed / Roquefort / Themata / Rappel : New Day / Change

Il aura fallu attendre huit longs mois après sa sortie européenne pour que Sound Awake, le second album de Karnivool, arrive enfin en France. Les Australiens y inauguraient leur tournée européenne avec un premier concert, dans une salle parisienne réputée exiguë mais ô combien chaleureuse.

Aucune première partie pour cette série de concerts à travers l’Europe, la formation déboule sur scène avec un retentissant « Simple Boy » présenté sans détours, installant un climat de confiance. Tout du long, si la part belle est faite à leur dernier-né, leur premier album Themata est également représenté par ses plus belles pièces comme le titre éponyme ou le survolté « Shutterspeed ».

Enchaînant breaks improbables et cassures rythmiques, Karnivool fait monter la tension progressivement jusqu’à atteindre son apogée sur les douze minutes magistrales de « Deadman ».La section rythmique libère toute son énergie tandis que les deux frontmen paraissent en pleine transe. Ian Kenny, notamment, se dandine au gré des courants sonores d’une manière qui cadre parfaitement avec son chant. Un état d’hypnose général qui contraste avec les passages sanguins où la foule secoue les cheveux.

L’atmosphère intensifiée par la troupe ne cesse d’ailleurs de s’épaissir au fil du show jusqu’à en devenir un peu trop palpable, malheureusement. Par moments, la fumée opacifie tellement la scène que Steve Judd en disparaît derrière ses fûts. L’absence quasi-systématique de lumières en façade présente en outre les musiciens en ombres chinoises. Si l’effet se veut stylisé, il se révèle bien vite fatiguant et frustrant.

En dehors de ces altérations mineures, Karnivool démontre un grand sens du professionnalisme par une présence scénique assurée. Tant au niveau de la qualité de leur musique, de leur performance, ou de leur rendu sonore, les Australiens prouvent qu’ils possèdent le potentiel nécessaire pour investir une salle à la capacité plus importante.

Le groupe revient pour un rappel de deux morceaux, dont le très attendu « New Day ». La foule exsangue et ravie quitte les lieux après un atterrissage en douceur sur « Change ». Ainsi, pour une prestation inédite sur le territoire français, et ce, malgré le peu de promotion dont le groupe a bénéficié, le résultat en est d’autant plus spectaculaire. L’audience était au rendez-vous !