Delusion Squared - Delusion Squared

Sorti le: 21/09/2010

Par Jérôme Walczak

Label: autoproduction

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Enfin du concept album ésotérique ! Depuis un bon moment déjà, le fan de néo-prog trépignait et cherchait de l’abscons et du mystique, alors que la gent musicale n’avait que de l’artillerie lourde, terreuse et technique à lui offrir. Bien évidemment, à tout seigneur tout honneur, même s’il faut admettre que certains disques actuels n’osent disposer d’un certain folklore, de ce petit côté céleste et déjanté, de cette emphase toute virevoltante qui annonce des voyages extraordinaires.

Delusion Squared, discret et efficace, privilégie la narration sans pour autant négliger la production ou les mélodies, un geste à saluer chez ce trio anglais mené par la chanteuse Lorraine Young, dont la voix s’apparente à un panaché assez séduisant entre celles d’Anna Stobart (The Wishing Tree) et de Suzanne Vega.

Le concept se rapproche des travaux de Arjen A. Lucassen, où il est question de mondes parallèles, de biosphères, de contrôles des humains par des intelligences artificielles, et d’une héroïne qui en a assez de tout ça et qui souhaite un enfant. Lorsque Matrix rencontre The Electric Castle et Maria Chapdelaine… Le script est séduisant et la musique ne l’est pas moins.

Si les mélodies ne sont pas totalement éloignées de ce que propose justement le Batave (morceaux progressifs, rappels, etc.), un léger côté cheap se dégage et n’est pas sans rappeler Steven Wilson. Aux longues envolées spatiales instaurées par des claviers rythmés se succèdent des plages de guitare plus mélancoliques et plus sombres. L’actualité du néo étant plus que sobre et discrète en ce moment, ce petit travail finement ciselé arrive à point nommé et mérite une oreille aussi attentive que bienveillante.