Adagio - A Band in Upperworld

Sorti le: 16/03/2010

Par Marjorie Alias

Label: XIII Bis Records

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Un album live, c’est un peu le passage obligé pour un groupe qui a déjà quelques années d’expérience derrière lui, couronnées d’un joli succès. L’objet devient alors une pièce de choix au sein de la discographie des fans, ou s’appliquera à convaincre les récalcitrants que c’est décidément sur scène que la musique prend toute son ampleur. Suivant ces préceptes à la lettre, l’égérie du metal progressif hexagonal de ce début de millénaire a décidé de rééditer son A Band in Upperworld, publié initialement en 2004 uniquement au Japon. Après seulement deux albums et profitant d’une notoriété déjà grandissante, le groupe n’avait en effet pas perdu de temps avant de s’essayer à l’exercice de la production scénique.

Adagio surfait alors sur les vagues successives provoquées par Sanctus Ignis et Underworld, et n’était pas encore engagé dans la chasse au chanteur idéal, qui saurait allier coffre certain et union durable avec le reste de la troupe. C’est ainsi que les neufs titres enregistrés à l’Elysée Montmartre de Paris reprennent leurs deux premiers travaux, donnant ainsi l’occasion de découvrir à nouveau leur musique, à l’heure où la cohésion du groupe et la direction artistique mal déterminée sont de nouveau mises à mal.

L’alchimie d’Adagio, qui allait par la suite souffrir de quelques ratés, fonctionnait pourtant admirablement. Après une introduction symphonique, tout en chœurs et tension, le concert débute sur « Second Sight », puissant et brillamment exécuté, à l’instar de l’intégralité du show. David Readman assure ses parties de chant avec subtilité et talent, tout en ponctuant les silences de nombreux appels à la foule parisienne. Il s’agit pourtant de la dernière tournée qu’il effectue avec ses petits camarades, marquant le début d’une loi des séries qui rendra la place de vocaliste d’Adagio étonnamment précaire et de courte durée.

Les morceaux s’enchainent, ne laissant que peu de répit, et mélangent avec efficacité une technique imparable avec les ambiances qui leur sont propres, entre grandiloquence, finesse, refrains accrocheurs et noirceur latente. La ballade « Promises », judicieusement placée en milieu de set ne manque pas de délivrer une bonne dose de mélancolie et d’émotion avant de repartir de plus belle pour la dernière demi-heure.

Ce concert exploite ainsi comme il se doit les multiples facettes d’une formation qui a su depuis asseoir sa position d’outsider sur la scène internationale sans pour autant révolutionner le genre. A noter que des morceaux bonus (absents de la version promotionnelle) viennent compléter cette nouvelle édition dont il serait dommage de se priver.