Kiko Loureiro - Fullblast

Sorti le: 22/09/2009

Par Jean-Philippe Haas

Label: Victor Entertainment

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Pour tromper l’ennui pendant les rebondissements réguliers, à défaut d’être passionnants, de « l’affaire Angra », Kiko Loureiro poursuit tranquillement une carrière en solo, entre jazz et heavy metal. En 2009, il s’offre le luxe de conjuguer les deux avec l’album éponyme du trio fusion Neural Code et le successeur de l’incandescent No Gravity, objet rutilant s’il en est.

Les trois premiers titres de Fullblast ne laissent planer aucun doute quant à l’identité de leur interprète principal : c’est bien du guitariste d’Angra dont il s’agit, la machine à riffs qui a produit bon nombre d’hymnes inoubliables avec son acolyte Rafael Bittencourt pour l’un des plus célèbres groupes de metal brésiliens. « Headstrong » et « Desperado » se placent certes dans la continuité de No Gravity, mais il ne manque sur « Cutting Edge » que la voix cristalline d’un certain Andre Matos pour provoquer une hallucination auditive, la délicieuse sensation d’être replongé en plein Holy Land… Les compositions plus complexes jouent également sur ces deux tableaux : « Se Entrega, Corisco ! » donne la réplique à « Pau-de-Arara » tandis qu’» Outrageous » rassérène ceux qui pensaient évanouies les flamboyances d’un « Carolina IV ».

Si l’absolue maîtrise du guitar hero ne fait aucun doute dans le domaine du heavy metal, comme en témoignent les riffs implacables qui traversent l’intégralité de l’album, il excelle tout autant dans l’exercice de la power ballade (« Excuse Me », « Pura Vida ») ou dans les phrasés doux-amers (« A Clairvoyance »). Fidèle à lui-même, Kiko n’a pas oublié de gorger de soleil un cocktail souvent saturé d’alcools forts et d’épices. Dans chaque titre, y compris le plus enlevé, se trouvent çà et là une petite enluminure, un petit intermède à la sauce brésilienne, quand il ne s’agit d’un pur produit des racines de notre bellâtre virtuose (« Mundo Verde »).

La brillance de Fullblast risque fort bien de fédérer bon nombre de metalheads, qu’ils soient friands de riffs acérés, de mélodies travaillées ou simplement de belles guitares. Ce disque n’atteindra pas le succès commercial des albums d’Angra mais laisse espérer qu’il reste quelques lignes à écrire dans sa légende…