TCP - The Way

Sorti le: 01/07/2009

Par Christophe Gigon

Label: 10t Records

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TCP pour Temporal Chaos Project, rejeton américain dernièrement apparu sur la scène progressive internationale, risque bien de faire parler de lui très vite et très fort ! Ce premier album de ce trio inspiré, s’il ne défriche en rien de nouveaux territoires, parvient à convaincre sans peine alors même qu’il emprunte des chemins balisés. On pensera pêle-mêle à David Bowie, King Crimson, Phideaux ou au Genesis première époque, même si la comparaison avec l’icône britannique débute et se termine essentiellement avec la voix incroyable de Henry Tarnecky, semblable de celle de Peter Gabriel. A l’instar d’Unifaun (énième projet de Roine Stolt avec le chanteur Nad Sylvan), un tel timbre constitue davantage un handicap qu’un véritable avantage. Heureusement, les géniteurs de The Way en ont gardé sous la manche et parviennent avec une aisance remarquable à faire oublier leurs influences, afin d’extraire de leur chapeau une musique personnelle qui constitue leur carte maîtresse.

Les trois musiciens à l’origine du projet sont également entourés de sept invités pour un résultat bluffant, tant dans l’écriture, le son, l’exécution que dans la production. Les albums majeurs dans la discographie d’un groupe sont généralement issus d’un troisième disque mûr, voire éventuellement d’un second, et le galop d’essai fait traditionnellement office d’artefact auditif historique aux réminiscences nostalgiques quand, rétroactivement, la suite de la carrière aura confirmé les potentialités d’un début prometteur, mais parfois amateur. Il n’est donc pas inopportun de leur prêter l’adage « pour un coup d’essai, c’est un coup de maître ». Si The Light de Spock’s Beard (1995) ne laissait que vaguement présager de l’incroyable carrière qui suivra, The Way, par sa force et sa cohérence internes, embrasse de folles espérances. Seuls quelques reliefs ataviques marquants (comme autant d’hommages aux pères du genre) empêchent d’évaluer avec plus de tolérance ce très bon disque. L’avenir devrait confirmer ce sentiment diffus et pourtant persistant d’assister à l’éclosion d’un futur acteur essentiel de la musique progressive du XXIe siècle.