Kotebel - Ouroboros

Sorti le: 19/06/2009

Par Aleksandr Lézy

Label: Musea

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Voici trois longues années que l’on attendait le digne successeur du fantastique Omphalos, joyau d’un rock progressif élégant et complexe aux accents lyriques. Toujours distribué par Musea, Kotebel, formation espagnole, poursuit cependant son bonhomme de chemin en autoproduction sous la houlette de l’homme orchestre et talentueux multi-instrumentiste, Carlos Plaza. Désormais séparée de Carolina Prieto, chanteuse et flûtiste, la formation s’oriente donc vers une musique totalement instrumentale.

Ouroboros représente le signe de l’expression « se mordre la queue » ! Le cycle de l’éternel recommencement. Y a-t-il un lien de cause à effet entre le titre de l’album et le contenu de celui-ci ? A vrai dire, le concept ne reflète qu’en partie cette image. Kotebel continue à faire du Kotebel : un rock progressif extrêmement pointu où la complexité des riffs côtoie de riches harmonies. Le piano de Carlos, couplé à ses synthés et à ceux de sa fille Adriana, est l’acteur principal d’une écriture bien rôdée. Cesar Garcia à la guitare remplace les envolées lyriques vocales d’antan, et l’on remarque de ce fait une évolution impressionnante de son jeu, plus précis et soigné. La section rythmique est forcée de se démarquer tant les structures méritent discipline. Quant à la production, elle respecte un certain équilibre même si la part belle est donnée aux claviers et à la guitare : un travail maison intéressant, pour des ambiances sensiblement plus sombres et moins mélancoliques qu’auparavant.

En conclusion, encore un os, ou plutôt encore un titre se finissant par [-os], mais celui-ci a été légèrement rongé ! Si la musique de Kotebel demeure toujours aussi belle et soignée, le manque de chant ou plutôt la déception de ne pas en entendre accompagner les splendides mélodies de ces six longs titres désabuse sur la longueur. Le concept d’Ouroboros aurait mérité d’être accompagné de textes tant les titres des morceaux sont évocateurs. Ne leur en tenons pas rigueur, un tel effort musical mérite le respect.