Deluge Grander - The Form of the Good

Sorti le: 19/05/2009

Par Jean-Philippe Haas

Label: Emkog Records

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Deluge Grander a connu ses débuts en 2006 avec le remarqué August in the Urals. Formé entre autres de deux membres de Birds and Buildings, le claviériste Dan Britton et le bassiste Brett d’Anon, ce groupe américain officie dans un rock progressif instrumental qui doit autant à Gentle Giant qu’à Yes ou à la scène scandinave des années quatre-vingt dix.

Passé « Before the Common Era », introduction planante et symphonique, The Form of the Good prend réellement son essor avec « The Tree Factory », et s’envole vers une galaxie spirale aux bras multiples, parsemée d’influences par myriades. Changements incessants, parfois déroutants, atmosphères mystérieuses ou oppressantes, débordements d’énergie abrupts, symphonisme exubérant… cet album a tout pour plaire et pour rebuter à la fois. Britton déploie une large palette de sons très « vieille école » dans l’ensemble : Mellotron, Hammond, piano électrique façon Supertramp, et nombre d’autres réjouissances analogiques. L’utilisation d’instruments à cordes (violon, violoncelle) et à vent (cuivres et bois) contribue à entretenir des climats qui flirtent parfois avec le RIO. Le batteur Patrick Gaffney, qui œuvre également avec Dan Britton dans Cerebus Effect, apporte un peu de cohérence et de rythme à ce tourbillon sonique, bien qu’il soit lui même difficile à suivre par moments ! Au terme d’un album dense et riche en rebondissements, on accueillera à bras ouverts la grandiloquence apaisée de « The Form of the Good ».

La production « maison », si elle est encore loin d’être professionnelle, bénéficie tout de même de nettes améliorations par rapport à August in the Urals. D’une plus grande épaisseur, le son offre également plus de détails, bien qu’on regrette toujours un manque de puissance d’ensemble.

The Form of the Good ne s’adresse pas plus aux oreilles indolentes qu’aux assidus des salons lounge. Le décryptage d’un tel album constitue un travail de longue haleine qui ne portera ses fruits – mais quels fruits ! – qu’après bien des écoutes recueillies.