Quidam - Pod niebem czas

Sorti le: 03/05/2009

Par Christophe Gigon

Label: Rock-Serwis

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Rock-Serwis, le label polonais bien connu des amateurs de rock néo-progressif venu de l’Est, vient de se lancer dans une entreprise de réédition de luxe des albums de Quidam, célèbre formation du cru qui publia son premier effort en 1996. La maison de disques a vu les choses en grand, puisque cette première sortie contient, en sus de l’album original de 2002, l’intégralité du concert d’adieu de cette composition de musiciens (avec la délicieuse chanteuse Emilia Derkowska) à Inowroclav, fief du groupe. De plus, cerise sur le gâteau, le légendaire bassiste Colin Bass est venu leur prêter main forte, et les musiciens sont manifestement ravis de se voir ainsi adoubés par le membre de Camel qui les a le plus influencés.

Pod niebem czas / The Time Beneath the Sky clôt de belle manière un chapitre de la déjà longue carrière de Quidam après la décision de la chanteuse de se ranger des voitures pour accorder davantage de place à sa vie privée, passablement chahutée par d’incessantes tournées. Avec neuf superbes titres calmes, voluptueux et typés néo-progressif (tous chantés en polonais), il est à souligner la très belle reprise de Led Zeppelin, « No Quarter », si émouvante dans cette version épurée et mâtinée de flûte éthérée, comme si Jimmy Page passait à la moulinette Genesis. S’il est toujours noble et élégant, le style de Quidam ne se différencie toutefois pas vraiment du travail de leurs compatriotes polonais Collage, Believe ou Satellite. Seule la magnifique voix d’Emilia permet de les dissocier de l’ensemble. D’ailleurs, après son départ, les musiciens ont préféré engager un homme, une idée loin d’être saugrenue vu le succès de leur dernier album Alone Together sorti en 2007.

Agrémenté d’un entretien sous-titré, le DVD contient également et surtout l’intégralité du concert de Quidam (dans sa formation originelle) enregistré dans sa ville natale. Filmé par deux caméramen amateurs, l’image est objectivement mauvaise. Le son est à l’avenant. L’ensemble ressemble d’ailleurs davantage au spectacle de fin d’année de l’école primaire du petit dernier qu’au miracle audiovisuel que peuvent offrir Pink Floyd, Genesis et autres Rammstein. Seuls le témoignage d’une époque révolue et le plaisir de voir et d’entendre l’élégant Colin Bass rendent la vision de cette exhibition intéressante. A signaler qu’en 1999, le bassiste de renom venait de sortir un album solo de toute beauté : An Outcast of the Islands dont sont principalement extraits les titres contenus dans la partie vidéo de ce coffret. Manifestement, la mayonnaise a bien pris entre l’Anglais et les Polonais, d’où sa présence à ce concert symbolique.