Jebo - Sinking Without You

Sorti le: 18/02/2009

Par Jérôme Walczak

Label: Autoproduction

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Premier album qui nous vient du Royaume-Uni de Jebo, projet mené par Rob Allen et James Hollingsworth dont la voix rappelle parfois les plaintes et écorchements de Michael Stipe (REM), et parfois ceux de Peter Gabriel. Leur renommée commence tranquillement à enfler : première partie de The Musical Box lors de la dernière tournée en Belgique et celle de Fish en Allemagne. Ajoutons que John Burns avait autrefois produit les derniers albums de Genesis, que Ben Findlay, qui a mixé l’ensemble, avait encadré la tournée de Peter Gabriel pour le Live 8, et nous aurons un aperçu honnête de l’atmosphère générale du disque.

C’est puissant, mélodique, emphatique, avec une voix encore une fois attachante et expressive. La première écoute est trompeuse : les morceaux, bien distincts les uns des autres, sonnent très rock FM, et on perçoit mal d’emblée les petites digressions mélodiques qui, à mesure que nous entrons dans le disque, deviennent de plus en plus prégnantes. « Threw It Away » sonne vraiment comme du Genesis torturé, avec toutefois un son actuel, où la guitare a la plus belle part. Notons également « 7th Day » et son introduction à la guitare digne des meilleurs Marillion (« Berlin »).

En outre, ce disque est remarquablement produit : c’est clair, le son est pur, les instruments ne sont pas envahissants, et à ce titre, il faut retenir la batterie qui, sans être trop intrusive, accentue remarquablement les différents couplets, en leur donnant un vrai relief. L’album en lui-même ressemble à la fois à ce que purent faire Pearl Jam, les Manic Street Preachers, et la scène américaine actuelle (The Killers, Angels and Airwaves, notamment) : le mélange prend sacrément bien. Il est à craindre que les Ayatollahs du prog’fassent la fine bouche devant ce premier essai réussi. Et c’est bien dommage car des portes nouvelles sont ouvertes, tandis que les liens avec le passé ne sont pas rompus, qui s’en plaindra ?