Eldritch - Livequake

Sorti le: 29/01/2009

Par Dan Tordjman

Label: Limb Music Products

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Chroniquer ce disque est un vrai crève-cœur. Pendant des années, Eldritch fut (et est encore) un sujet de débats avec certains membres éminents de la rédaction. Il faut remonter à la sortie d’El Niño en 1998 et de la chronique publiée par nos soins à cette époque qui a soulevé une véritable tempête entre ceux qui défendaient bec et ongles ce qu’ils considèrent encore à ce jour un excellent disque alors qu’en face, ça jouait au frisbee avec ledit album. Et lorsqu’arrive ce double live à la rédaction, faisant la part belle à El Niño, il est à se demander si les querelles vont se poursuivre.

La réalité est tout autre. Inutile de s’étaler davantage sur le premier disque qui représente la période post-El Niño : du thrash bien interprété et empreint de très maigres subtilités. Excepté « Reverse », on mange de la vache maigre avec un Terence Holler qui joue de sa subtile bravoure pour réveiller le public. Malheureusement, ce n’est pas en haranguant la foule de « motherfuckers » qu’on stimule un public… Fans de la première heure, il en devient salutaire de ne pas insérer le disque dans la platine.

Le second volet s’avère plus onctueux… sur le papier. Tout cela reste un euphémisme car nombre de personnes ont retourné leur veste, criant à l’hérésie à propos du « fils » légitime du monumental Headquake. S’il est réjouissant d’entendre en concert des titres tels que « From Dusk Till Dawn », « Heretic Beholder » ou encore « Scar », il est néanmoins regrettable de ne pas entendre « El Niño » et « The Last Days of the Year » ou surtout « To Be or Not Be God ».

Pour combler les vieux fans, le groupe transalpin, dont les seuls survivants de cet âge d’or sont Terence Holler et Eugene Simone, ont voulu marquer le coup avec la présence sur scène de l’ancien claviériste Oleg Smirnoff : le point positif qui consolera tout le monde, avec les perles que sont « Ghoulish Gift », « Lord of an Empty Place » (lorsqu’il n’est pas massacré au chant) et l’immortel « Incurably Ill ».

Nostalgie, puisses-tu faire entendre raison à Holler (trop faillible par moments) et Simone et les ramener aux beaux jours – pas si lointains – où les compères sortaient des disques somptueux. Paix et félicité seraient de retour à la rédaction ! En dépit d’une profonde admiration pour cette formation, ce témoignage s’avère décevant devant le déséquilibre des titres et des périodes illustrées. Et quid de l’avenir musical d’Eldritch ? Eviter le gâchis à tout prix surtout quand on sait que ces musiciens ont encore sûrement de l’énergie à revendre.