Origine : Etats-Unis
Style : metal progressif
Formé en : 2001
Composition :
Clay Barton – chant
Andrew Distabile – basse
April Sese – claviers
Rich Skibinsky – guitares
Gregg Rossetti – guitares, saxophone
Dernier album en date : When Time Fades

Un groupe de jeunes Américains tente de percer dans le milieu ô combien saturé du metal progressif à la sauce Dream Theater et Symphony X. En trois albums, ils ont su marquer leurs productions d’une griffe personnelle. Ce dernier album va-t-il leur permettre d’opérer un tournant dans leur carrière et de marquer les esprits ? Question à laquelle Clay Barton a tenté de répondre.

Progressia : Vous venez de sortir votre troisième album, le premier cependant à être chroniqué dans nos pages. Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs et expliquer l’origine de votre nom ? 
Clay Barton
: Avant toute chose, j’espère que tout le monde va bien ! Nous sommes une formation classique de rock progressif venant de ce magnifique état qu’est le New Jersey. Le groupe s’est formé en 2001 mais les chanteurs d’alors ne convenaient pas au son que Gregg et Rich souhaitaient. Ainsi en 2005, j’ai eu la chance de les rejoindre et nous avons aussitôt enregistré le premier album pour lequel il ne manquait que le chant. A propos du nom du groupe, Suspyre provient du mot soupir. 

Sur votre site aucun batteur n’est mentionné, et pourtant, Charlie Zeleny (Jordan Rudess, Blotted Science, …) est crédité sur l’album. Fait-il partie du groupe ? Jouera-t-il avec vous en live ?
Charlie « le magnifique », a été embauché pour jouer sur l’album et pour quelques concerts, dont le ProgPower Europe. Ce mec est fantastique mais nous espérons toutefois recruter un batteur à temps plein d’ici la fin de l’année. Nous sommes toujours dans nos recherches à l’heure actuelle. 

Quels sont les retours obtenus pour When Time Fades ?
Je fais attention à tous les retours et j’essaie de lire toutes les chroniques qui me passent entre les mains car c’est toujours une source d’apprentissage. Nous avons eu de la chance jusqu’à présent d’avoir eu des avis très positifs et nous remercions tous ceux qui les écrivent. Mais nous aimons aussi les critiques, car elles nous donnent des pistes de travail pour l’album suivant. 

As-tu lu la chronique de Progressia et as-tu des précisions à apporter ?
Oui absolument et j’ai été capable de la traduire en anglais. Même si le propos n’est pas bien restitué dans son intégralité du fait de la traduction, il n’en a pas moins gardé du sens. Nous adorons enregistrer de la musique et depuis que nous possédons notre propre studio, nous y passons une bonne partie de notre temps. Dès que je trouverai le temps et l’inspiration pour écrire de nouvelles paroles, le quatrième album sera mis en route. 

Comment s’est déroulée l’écriture? On sent un véritable travail d’orfèvre au niveau des arrangements et des structures rythmiques…
Gregg est le principal compositeur sur tous nos albums. Rich et Andrew ajoutent leurs morceaux si le besoin s’en fait ressentir. Gregg peut rester assis pendant des heures pour écrire sur partition une composition complète, et ce en toute facilité. C’est donc vraiment formidable de travailler avec quelqu’un comme lui. Concernant le dernier album, c’est un mélange de chansons anciennes écrites il y a des années, et de nouveautés. J’ai juste réécrit les paroles sur les vieux morceaux et Gregg est parti de mes écrits pour créer de la musique. Normalement, il préfère réaliser de nouvelles choses, mais il y avait tant de chansons en attente d’être finies que nous avons décidé de nous en occuper une bonne fois pour toutes. Le prochain disque ne devrait être constitué que de nouveaux titres, écrits dans la mouvance musicale vers laquelle s’est orientée le groupe. 

Peut-on dire qu’il existe une marque de fabrique Suspyre? Et quelle est-elle ?
Je pense que la marque de fabrique est la composition. Je n’ai pas peur de dire que je connais de nombreux chanteurs dans mon style, qui sont meilleurs que moi, mais ils n’ont pas le même plaisir de travailler avec Gregg. J’ai le sentiment que personne d’autre que lui n’utilise des orchestrations comme il le fait lorsqu’il écrit pour Suspyre. Je trouve cet aspect évident sur les albums. Notre mot d’ordre est de toujours repousser les limites, c’est ce que pensons avoir fait depuis le début. 

When Times Fades a aussi été entièrement produit par le groupe. Comment en êtes-vous arrivés à cette décision? Est-ce facile de prendre du recul sur les parties composées et enregistrées? Comment vous y êtes-vous pris ?
Nous avons produit tous nos albums et je dois dire que cela nous convient parfaitement. Gregg et moi savons parfaitement ce que nous voulons entendre. Nous pouvons passer tous les deux des heures dans le studio sur des petites harmonies vocales, par exemple, afin d’être sûr que tout soit parfait. Nous pensons les chansons et les albums comme des tableaux où tout doit être à sa place. Cela prend plus de temps que la normale, mais quand on a son propre studio, cela donne ce genre de libertés. 

A Great Divide étant sorti il y a tout juste un an, cela n’a-t-il pas eu de répercussions pour retrouver l’inspiration ?
Oui et non. Je travaillais sur les paroles quelques semaines avant de les enregistrer. Mais Gregg est tellement apte à rassembler les éléments rapidement que cela ne se voit pas. Nous donnons l’impression de ne pas avoir de limite temporelle. Pour cet album, nous avions une échéance qui a été fixée après avoir enregistré un peu pour voir où nous en étions, et si nous allions dans la direction que nous souhaitions. Nous avons tendance à mieux travailler sous la pression, ce n’était donc pas vraiment gênant de sortir cet album aussi vite. 

Quel est le titre sur ce nouvel album dont tu es le plus fier ? Et celle qui, à tes oreilles, mériterait quelques révisions ?
Mes chansons préférées sur When Time Fadessont vraisemblablement « A Word with Measure » et « Possession ». J’aime beaucoup les paroles et la façon dont elles sonnent sur ces deux titres. Dès que je les entends, je groove avec elles et ça me donne le sourire. Honnêtement, je suis globalement satisfait de toutes les chansons. Si je devais n’en corriger une, ce serait « The Light of Fire » que j’aurais aimée plus lourde. Je crois que j’avais une idée de la façon dont elle devait sonner et lorsqu’elle est arrivée à maturité, ce n’était pas vraiment ce à quoi je pensais initialement. 

Concernant votre inspiration, on sent des références assez marquées par le metal progressif comme Dream Theater, Symphony X ou Opeth. Vous avez aussi une attirance pour la musique classique contemporaine comme Varèse et pour le jazz. Peux-tu nous en dire plus ?
Tous les membres du groupe ont de grandes influences classiques, sauf moi. J’essaie d’écouter les albums qui traînent dans le studio lorsque j’en ai l’occasion. Pour ma part, j’ai mes propres influences qui peuvent aussi être intéressantes, notamment dans la country music comme Rascal Flatts et Allison Krauss. J’apprécie également la bonne musique alternative de ces deux dernières décennies avec Nirvana et Soundgarden. J’aime beaucoup aussi Dave Matthews. En fait, si quelque chose sonne bien à mes oreilles, je lui donne toujours une chance. 

Une question classique mais qui intéresse toujours nos lecteurs : quels sont tes disques du moment ?
Après le ProgPower, j’ai écouté tous les groupes qui y étaient présents. Binocular, l’album d’Atrox, n’a pas quitté ma platine ces derniers jours. Sinon j’ai écouté un bon nombre des travaux de Boston et de Kevin Moore (OSI et Chroma Key). 

Merci d’avoir répondu à ces questions. As-tu un dernier mot pour nos lecteurs ?
Nous sommes tellement heureux que les gens apprécient notre musique et espérons pouvoir retourner le plus tôt possible en studio pour enregistrer de nouvelles choses excitantes. Merci de nous avoir accordé cette entretien car nous aimons beaucoup communiquer.