Mimas - The Worries

Sorti le: 06/10/2008

Par Djul

Label: Distile Records

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Le post-rock se porte bien. A la manière de notre cher rock progressif, il continue de s’insinuer dans d’autres pans de la musique pour mieux se développer. L’excellent (et parfois étonnamment joyeux) nouvel album de Sigur Rós ne fait que confirmer cet état de forme.

Suivant les traces de son glorieux aîné, et de leurs compatriotes danois de Mew, Mimas propose avec The Worries une forme de post-rock aux influences bigarrées. Soufflant le chaud et (souvent) le froid, le quatuor est porté par la voix haut perchée et maniérée de Snævar Njáll Albertsson, dont la particularité est aussi d’intervenir à la trompette sur les passages instrumentaux, participant ainsi à l’ambiance parfois mortuaire régnant sur le disque.

Pour le reste, Mimas s’emploie à bâtir des cathédrales sonores au fil des minutes, sans peur du grand écart, comme sur « Dr Phil’s Retirement », dont la puissance tellurique digne d’Isis tranche avec une introduction empruntant au Genesis premier âge sa naïveté. Après tout, Mimas tire son nom d’un géant de la mythologie grecque…

Mais le groupe reste le plus souvent dans des atmosphères cotonneuses et pop, heureusement rehaussées par la sautillante batterie de Lasse Dahl. De même, la guitare versatile de Daniel Malling Beck attire toujours l’attention, par ses interventions souvent décalées, qui font parfois penser à un Time of Orchids apaisé : on ne s’endort pas à l’écoute de The Worries ! Avec ses « chansons » en forme de crescendo (dont le summum est atteint sur « Why in the World Not », digne d’Arcade Fire), il se passe toujours quelque chose d’intriguant, de prenant…

La production est excellente, et ce n’est pas un hasard, puisque Morten Bue (Arab Strap, Figurines, Mew) officie derrière les manettes : un casting on ne peut plus dans le ton de Mimas ! Au final, même si le groupe s’inscrit clairement dans le mouvement post-rock, il est indéniable qu’il développe un son et un univers qui lui sont propres. Le fait que ce constat ne s’impose qu’après plusieurs écoutes prouve de surcroît la sophistication de cette musique. Un petit exploit pour un premier essai.