The Long Dead Sevens - White Waltz & Other Stories

Sorti le: 20/09/2008

Par Mathieu Carré

Label: Beta-Lactam Ring Records

Site:

Ce premier effort oscille doucement à travers toutes les nuances du blues. De chaque piste s’échappe un désespoir, qui sous ses multiples expressions, imprègne l’ensemble du disque. La formation du chanteur Nick C. (qui ne cache pas son admiration pour un célèbre quasi-homonyme), résolument tournée vers l’acoustique donne une version personnelle et aboutie d’un malheur assimilé avec talent. Quand Tom Waits explose le blues à coups de bouteilles de whisky frelaté et que James Blood Ulmer, rongeant jusqu’à l’os son patrimoine musical, se permettent d’outrepasser les codes de cette musique, la démarche de la formation peut sembler un peu plus frileuse.

Faisant preuve d’une certaine résilience, les musiciens acceptent plus humblement l’héritage des anciens et expriment la tristesse primitive au sein de morceaux plus conventionnels, entre folk et rock. Curieux hybride, basé sur des harmonies évidentes et plaisantes et sur la voix profonde du leader et chanteur, The Wild Waltz & Other Stories met en avant d’indéniables qualités. Au cours de ce voyage au cœur d’une plaine sombre, on croise quelques atypiques personnages, David Bowie en pasteur prêchant sur un fond d’orgue antique (« Church »), et surtout des cow-boys à banjo intrigants rappelant avec plaisir les Sixteen Horsepower (« Mother »). Facteurs en premier lieu d’instantanés immédiats et agréables remarquablement enregistrés, The Long Dead Sevens, insensiblement verse ensuite dans une mélancolie plus profonde encore, un peu plus démonstrative aussi.

Autant de sentiments exposés, difficiles à manier sans excès où le violon vient souvent appuyer le propos des rengaines d’une formation qui peine à se dégager de ses influences (arpèges ténébreux dignes de Dead Can Dance sur « Our Lady Damned »). Cependant, aidé par une production impeccable et de très beaux moments, on se surprend à descendre doucement ce fleuve parfois trop paisible mais qui tout en noir et en bleu, offre de magnifiques perspectives.