Talisma - Quelque part

Sorti le: 24/06/2008

Par Jean-Philippe Haas

Label: Unicorn Digital

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Quelque part est le troisième album des Canadiens de Talisma qui poursuivent discrètement leur petit bonhomme de chemin sur les sentiers plutôt bien balisés d’un rock progressif dynamique, squatté par les claviers et la basse Donald Fleurent, le tout effleuré par une faible brise de jazz-rock. Le symphonisme d’ « Introssimo » et de « L’aube », la rugosité métallique de « Od » et les velléités jazz de « Modale » viennent consolider le petit édifice que Talisma s’est construit avec Corpus et Chromium. Contre toute attente, ces titres sont les plus réussis car le rayon des nouveautés n’est pas garni que de bonnes surprises. On y trouve notamment quelques tentatives de s’écarter des conventions, mais cette cuisine tâtonnante connaît des réussites diverses : « Ibliss », mariage forcé entre la basse de Donald Fleurent et le monde de l’électronique voire de l’industriel ne tient que sur une seule jambe, tout comme le très ambient « Astromuz ». Parfois, c’est l’impression de collage qui prédomine, et particulièrement sur « Cassiopeia », titre bâtard fabriqué de toutes pièces à l’aide de trois segments gauchement juxtaposés. Le chant de Florence Bélanger, s’il apporte un contrepoids mélodique intéressant à des structures inutilement complexes (« Iseult »), ne s’imbrique qu’artificiellement dans la musique, à l’exception peut-être de « Quelque part », ode étrange suffisamment courte et limpide pour être cueille telle quelle. Une production irrégulière, responsable notamment de l’asphyxie de la guitare électrique, ne permet pas d’insuffler la bouffée d’oxygène nécessaire au rafraîchissement de compositions souvent décousues. Après un Chromium peu original mais prometteur, ce nouvel album est donc loin de convaincre. Patchwork fait de bric et de broc (et pour cause : à en croire le livret, les titres ont été enregistrés sur une période de plus de dix ans !), ménageant maladroitement prise de risque et sécurité, Quelque part manque cruellement de cohérence.