The Watch

23/06/2008

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Par Christophe Gigon

Photos:

Site du groupe :

CONCERT : THE WATCH

  Artiste : The Watch
Lieu : Ned Club, Montreux, Suisse
Date : 23 mai 2008
Photos : Max Demont

On reprend les mêmes et on recommence ! Après un entretien fortement articulé autour de la passion dévorante que voue Simone Rossetti à Genesis et qui tient finalement lieu d’une lettre d’amour enflammée à leurs idoles, finissons le contre-la-montre avec le concert-concept « Back to the seventies… ».

Set-list : Shining Bald Heads – Looking for Someone – White Mountain – The Fountain of Salmacis – Going Out to Get You – Twilight / Another Life – Shepherd – Dusk – Berlin, 1936 – Seven Stones – Harold the Barrel – Time Table – The Return of the Giant Hogweed – The Knife – The Fisherman / Supper’s Ready

L’affiche est alléchante : « The Watch Plays Genesis 70-71 ». Comme chacun le sait, le groupe italien n’est pas véritablement ce qu’on appelle communément un tribute band. Avec quatre albums au compteur, le quintette ne compte aucune reprise du groupe de Peter Gabriel. La démarche proposée par Simone Rossetti et sa clique n’est donc à aucun égard comparable à celle qui a fait le succès et la renommée de The Musical Box. The Watch compose ardamment « dans le style » du vieux Genesis, celui de Trespass ou de Nursery Cryme. Finalement, après de bonnes prestations sincères et convaincantes, pourquoi ne pas proposer franchement un concert totalement revendicatif et assumer ainsi jusqu’au bout leur honorable filiation ? Si le pitch du show s’annonçait tel quel, The Watch a préféré divisé sa prestation entre compositions et reprises, quitte à dérouter l’audience.

Une chose est sûre, les titres empruntés au répertoire de Genesis ont fait mouche, éclipsant bon an mal an ceux du groupe même si l’interprétation et le charisme du chanteur insufflerait à n’importe quelque titre ordinaire une grosse bouffée d’émotion. La question fatale subsiste de savoir s’il est possible d’exister après l’unique Genesis ? Quand bien même l’idée est discutable, lorsque The Watch joue Genesis, les larmes s’amoncellent tant il est naturel pour Simone d’incarner la figure de Peter Gabriel, avec cette voix quasi similaire et ce charme fou dégagé qui lui est propre et qui captive la foule.

Avec une petite soixantaine de personnes venus vivre ce rêve éveillé, l’ambiance est ponctuée de salves d’applaudissements assourdissant le club à la fin de chaque titre. A l’issue de la prestation et après les rappels de rigueur, le public en redemande encore et toujours. Dépité, lessivé mais heureux comme un pinson, Rossetti annonce humblement que les cartouches ont été tirées et qu’il vaut mieux sortir d’un bon repas le cœur léger et avec un appétit encore aiguisé.

The Watch a ainsi réveillé l’âme fébrile de notre adolescence lors de cette très belle soirée, organisée par l’équipe des Montreux Prog Nights, qui ne cesse de proposer des concerts d’une grande élégance. Dommage que les Français et les Suisses alémaniques ne daignent honorer la superbe région lémanique de leur auguste présence.

Christophe Gigon

site web : http://www.thewatch.it

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