Pharaoh - Be Gone

Sorti le: 13/05/2008

Par Jérôme Walczak

Label: Cruz Del Sur Music

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Pharaoh nous vient des Etats-Unis où, depuis 1997, il œuvre dans le délicieux monde enchanté du heavy metal le plus sauvage, et, il faut bien l’avouer, le plus désuet qui soit. Ce nouvel album a en effet des relents délicieusement surannés, et les amateurs d’Iron Maiden devraient s’en délecter avec un brin de nostalgie, ou d’amertume, c’est selon, tant Be Gone a la saveur de nos emportements adolescents, qui ma foi, commencent à dater un tantinet… En effet, rien de nouveau sous le soleil : ce disque ressemble à s’y méprendre aux grands anciens que furent, en des temps immémoriaux, White Lion, Helloween, Bruce Dickinson, Cinderella et consorts. Honnêtement, ce n’est pas désagréable, bien au contraire. Le son est très convenable, certains titres on ne peut plus entraînants (« Dark New Life  », qu’on aurait bien vu sur New Jersey de Bon Jovi) et tout cela se résume à un moyen de se donner des airs de mauvais garçon à bon compte. Mais honnêtement, l’auditeur, si indulgent soit-il, a sans doute désormais d’autres chats à fouetter que de se donner des mines de rebelle de supermarché…

Il est regrettable que la structure de ce disque soit si homogène, sans réelle saveur, sans réelles accentuations, et nous sombrons, à mesure que les plages se succèdent, dans une mécanique qu’on pensait disparue depuis près de deux décennies. Pharaoh vrombit, sait faire des refrains dignes de ce nom, des parties de guitare très bien pensées mais maintes et maintes fois entendues. D’un point de vue technique, c’est propre, clair, mais le tout manque à la fois d’originalité, et surtout d’emphase : les morceaux sont trop courts, pas suffisamment développés (« No Remains  », c’est un exemple, est une répétition à l’envi sur le même thème, sans véritable relief, sans véritable évolution non plus).

Tout est de cet acabit. La nostalgie passée, l’anachronisme terminé, on se surprend à chercher nos vieux Maiden, qui eux, à la différence du destin fatal de Be Gone, ont incroyablement bien vieilli…