Three Second Kiss - Long Distance

Sorti le: 20/04/2008

Par Guillaume Beauvois

Label: Africantape

Site: www.threesecondkiss.org

Trois cavaliers de Bologne reviennent après quatre ans d’absence pour nous servir un condensé de rock, le vrai, le dur. Ces Italiens fervents adeptes de noise-rock mâtiné de math-rock ont pensé l’architecture de Three Second Kiss comme un concept autour du chiffre trois : trois musiciens, trois secondes, neuf titres (multiple de trois, pour les cancres) et trente-trois minutes trente-trois secondes. Tout un joli programme intellectuel. 

Fort de ces considérations hautement mathématiques, penchons-nous sur ce western sonore. Pendant près d’une demi-heure, les trois membres de Three Second Kiss nous servent un rock énergique brut et instantané. L’album a été enregistré en cinq jours (et non pas trois) sous la houlette de Steve Albini, membre de Shellac, groupe qui a souvent partagé l’affiche avec les trois Italiens. Un gage de qualité pour les aficionados. Les titres de Long Distance défilent à vive allure. La basse sourde se trouve complétée par une batterie qui oscille entre le martial déjanté et le math-rock épileptique qui ne s’assume pas vraiment. Sur cette base rythmique aussi lourde par moment que faussement subtile parfois – les mesures impaires ont a priori un but esthétique, ou du moins cherchent à faire passer une émotion, un sentiment, non ? – une guitare musicalement mal accordée effectue les mêmes ritournelles tout au long des neuf chansons. 

Cinq jours pour enregistrer Long Distance, ça laisse des traces. Les compositions tournent souvent autour du même thème musical, si jamais il est possible d’en trouver un. La voix se veut plus scandée que chantée – ce qui est un effet de style dans le cas présent – et on retrouve les mêmes lignes vocales tout au long des neuf titres. Résultat : un grand bloc d’une demi-heure d’énergie presque indigeste et malheureusement parfois difficilement compréhensible. On pourra toujours saluer la performance de cet instantané, de cette semaine d’intense travail collectif. Mais en dehors de l’énergie déployée, la sauce ne prend pas vraiment.