Monkomarok - Végétale

Sorti le: 22/02/2008

Par Jérôme Walczak

Label: Jerkov Musiques

Site:

Cette année, le soleil et le printemps débarquent en plein mois de février. Avec leur troisième album, les Toulousains de Monkomarok, enivrés de cuivres, de musiques du monde, de danse et de transes festives avaient décidé d’illuminer nos futures soirées hivernales et de réchauffer ainsi nos petits cœurs transis par les derniers frimas.

Il y a du jazz manouche dans cet album, plus proche du prototype « jeune à jembé » qui boit des bières sur le pont des arts déguisé en Romain Duris que du rock progressif classique. D’ailleurs, oublions le mot progressif, parce qu’à n’en pas douter, nos Monkomarok ne s’en soucient guère, et là n’est pas la question. Mais que voulez-vous, votre serviteur reste indéniablement attaché aux étiquettes. Le chaland étant prévenu, cédons à la chronique et ouvrons vos horizons : Végétale est un très bon disque, pétri de joie et de fêtes. L’ambiance est facile à définir : des cuivres en diable, des sonorités tziganes, arabisantes, en tous les cas, du dessous de la Loire.

Alima Hamel apporte avec talent, vivacité et drôlerie sa touche de bonne humeur et vient enjoliver des textes parfaitement ciselés, drôles, ironiques, parfois grinçants (« Chez l’ORL »), englobant le tout dans une atmosphère très united colors, avec de petits clins d’œil aux Rita Mitsouko : « Sico Song » et « Poupées Russes » dont la langueur et le dégingandé ne serait pas renié ni par Catherine Ringer, ni par Brigitte Fontaine.

Parfois, le saxophone se calme un peu (« In Nomine ») et la touche ensoleillée cède le pas à une douce mélopée, puisant ses racines dans l’Orient chaleureux, en nous embarquant toujours plus loin. Il y a de la recherche dans les mélodies : les basses, notamment, viennent ponctuer, comme un doux murmure, la plupart des morceaux en leur conférant une structure accessible, cohérente, et plutôt créative ; même les incursions vers le hip-hop sont audibles, ponctuées de saxophone à la Goran Bregovic, et offrent à l’auditeur un savoureux et riche cocktail (« Caravane Kaina »).

Monkomarok, on écoute une fois, on trouve ça bien. On le remet, en trouvant que c’est non seulement très bon, mais également riche en influences variées, de générosité, d’empathie. Voilà qui devrait mettre un peu de piment dans votre discothèque !